DONNER A VOIR

Hier soir, j'ai voulu marcher sur la Prom, du 1er mémorial devant le Ruhl jusqu'à bien après le bld Gambetta, là où le camion est monté sur le trottoir.

Même si les amoncellements énormes sont impressionnants, ce qui m'a le plus fait mal, ce sont ces simples petits coeurs de fleurs, bougies, nounours, sur la chaussée ou le trottoir, à chaque endroit où gisaient les corps.

L'impression de marcher parmi les tombes d'un cimetière où l'on connait beaucoup de personnes... où l'on lit le coeur serré, sans retenir ses larmes, les petits mots, les dessins d'enfants.

Comment trouver les mots pour expliquer à cette petite fille que son père tient par la main qu'elle apporte une Minnie en peluche pour un enfant de son âge parti au ciel...

Retrouver aussi le graffeur FABEN et son désormais célèbre "on s'aide à l'amour, on ne cède pas à la haine". Qui lui aurait dit qu'après ses deux graffs hommages à Paris et Charlie, en janvier et novembre 2015, il devrait en faire un pour sa ville, Nice !

Aujourd'hui ou demain, la Prom va être rendue à la circulation des voitures, alors j'ai tenu à aller les voir une dernière fois.

A côté de toute cette émotion sans nom, il y a malheureusement eu la honte de la minute de silence non respectée ce midi.

Des huées, des cris, des appels à la haine, des gens qui en viendraient presque aux mains ! Un bouclier d'élus qui dissimule les officiels aux yeux du public. Des politiques en pleine récupération qui profitent de la détresse des familles...Des officiels dont la tenue "estivale" n'était vraiment pas de circonstance...

Quelles que soient la colère et la haine suscitées par cet attentat, et tout à fait compréhensibles, une minute silencieuse de respect pour les victimes, ce n'était pas beaucoup demandé. Heureusement les pompiers,le samu, tous les intervenants médicaux ont, eux, très largement été applaudis.