En voyant "La Femme nue" (1) de Veilhan perdue dans l'immensité de la cour d'honneur, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Giacometti, à sa "Femme qui marche" réalisée en 1932, ainsi qu'à sa phase où celui-ci ne parvenait plus "à créer de figure qu'aux dimensions exactes définies par sa perception subjective et par la distance entre la figure et sa position personnelle. A son épouvante, ses figures devinrent de plus en plus petites" (2).
Beauté et pureté de la ligne, pureté des matériaux utilisés (l'alliage de bronze et de manganèse est particulièrement en harmonie avec les grilles dorées du château), avec pour ces deux sculptures une touche d'inspiration africaine, ces deux femmes sont l'archétype de la femme nue contemporaine, une sorte de Vénus intemporelle.
Autant les petites sculptures de Giacometti et notamment "Le petit homme", exposé tout seul dans une pièce de la Fondation Beyeler (sculpture de 2,05 cm de hauteur) suscite sourires et amusement, autant cette "Femme nue" (3) de Veilhan suscite l'étonnement et l'émerveillement : "le matériaux solide et immuable qui constitue la Femme nue contraste avec l'apparente fragilité de sa petite silhouette, le spectateur l'observera avec attention et délicatesse" (4).
Attention fragile !
(1) Photographie d'Yves le comptable
(2) Extrait du draft de l'exposition Giacometti à la Fondation Beyeler jusqu'au 11 octobre
(3 Dans l'article, aller jusqu'à la photographie de la "Femme nue" et la faire pivoter
(4) Extrait du site de Xavier Veilhan sur l'exposition