BLEU DE COBALT, PETITES CHRONIQUES PICTURALES.
Je ne les connais pas. Je viens de tomber sur leur blog au hasard merveilleux du Net et ce que j'y ai trouvé m'a tout de suite donné l'envie d'en parler ici.
Voilà d'abord l'idée de leur blog telle qu'ils l'annonçent dans leur profil : Au fil des visites de musées, galeries, expositions et des lectures sur l'art, ce blog rassemble quelques réflexions à partager, notamment sur les nombreuses correspondances / résonances entre les œuvres, jusqu'à certaines plus surprenantes et inattendues.
Créé en 2008, "Bleu de cobalt" présente près de deux cents chroniques écrites par ces passionnés d'Art, agrémentées de photos et de références. Un travail impressionnant, des analyses pertinentes et d'une finesse rare, traitant aussi bien de classique, de contemporain, attirant l'attention sur des points de comparaison entre deux oeuvres. Malheureusement pour ce couple, Myriam vient de disparaitre. Dans la dernière note datée du 19 novembre, Philippe apporte un témoignage bouleversant sur la thérapie qu'a été pour sa femme l'écriture de ce blog. J'ose espérer que, dans quelques temps lorsque la douleur commencera à se calmer, il écrira à nouveau pour partager sa passion.
Je me permets de recopier une note pour vous donner juste une petite idée du plaisir que vous aurez en parcourant ce blog : Cliquez BLEU DE COBALT, PETITES CHRONIQUES PICTURALES.
Note du 3.10.2009 Attention fragile !
En voyant "La Femme nue" (1) de Veilhan perdue dans l'immensité de la cour d'honneur, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Giacometti, à sa "Femme qui marche" réalisée en 1932, ainsi qu'à sa phase où celui-ci ne parvenait plus "à créer de figure qu'aux dimensions exactes définies par sa perception subjective et par la distance entre la figure et sa position personnelle. A son épouvante, ses figures devinrent de plus en plus petites" (2).
Beauté et pureté de la ligne, pureté des matériaux utilisés (l'alliage de bronze et de manganèse est particulièrement en harmonie avec les grilles dorées du château), avec pour ces deux sculptures une touche d'inspiration africaine, ces deux femmes sont l'archétype de la femme nue contemporaine, une sorte de Vénus intemporelle.
Autant les petites sculptures de Giacometti et notamment "Le petit homme", exposé tout seul dans une pièce de la Fondation Beyeler (sculpture de 2,05 cm de hauteur) suscite sourires et amusement, autant cette "Femme nue" (3) de Veilhan suscite l'étonnement et l'émerveillement : "le matériaux solide et immuable qui constitue la Femme nue contraste avec l'apparente fragilité de sa petite silhouette, le spectateur l'observera avec attention et délicatesse" (4).
Attention fragile !
(1) Photographie d'Yves le comptable
(2) Extrait du draft de l'exposition Giacometti à la Fondation Beyeler jusqu'au 11 octobre
(3 Dans l'article, aller jusqu'à la photographie de la "Femme nue" et la faire pivoter
(4) Extrait du site de Xavier Veilhan sur l'exposition