PATRIMOINE CANNOIS

Dans ces journées du Patrimoine, il est souvent difficile de faire un choix. Ce dimanche, ce fût Cannes et encore, juste 3 ou 4 sites... tellement le programme était copieux ! 

A tout seigneur, tout honneur, nous avons commencé par la Mairie ! Bâtiment construit de 1874 à 1876, à la façade néo-classique avec ses belles colonnes doriques et ses seize caryatides. Une étudiante en Bts tourisme nous raconte l'historique, entre musée d'histoire naturelle et services administratifs, puis nous grimpons l'escalier monumental où sont exposés des céramiques de Marc PIANO et des tableaux de Grégory BERBEN. Le bureau de M. le Maire se visite mais ne se photographie pas...Seule la vue du balcon sur le port et le Suquet s'immortalise. Dommage, j'aurai bien voulu vous faire voir le sac de sable sur lequel M. LISNARD s'entraîne (ou se défoule...). 

Cette année, je voulais voir des lieux jamais vus... Donc, après la Villa Kerylos de Beaulieu samedi, voilà La Malmaison et son exposition "DALI ou l'ivresse des rêves". Le parcours entre les dessins, encres, gravures, des années 1965 aux toutes dernières, souligne l'évolution et la finesse du trait de l'artiste. Les silhouettes en plexiglas de Patrick MOYA se fondent dans le sujet. 

En 2012, j'avais visité le Musée de la Castre à l'occasion de la Nuit des Musées et un vent soufflant trop fort ce soir là m'avait privée de la vue à partir de la Tour du guet. Dernier vestige d'un château du XIème siècle, ses 109 marches vous portent à un panorama à 360° de la baie de Cannes à l'Estérel. Magnifique ! 

Bien évidemment, j'ai revu avec plaisir les collections d'arts primitifs et d'antiquités méditerranéennes. Les masques du Tibet, notamment, y sont toujours impressionnants. 

La balade s'est terminée dans les ruelles du quartier pittoresque du Suquet.

QUOI DE NEUF A TERRA AMATA

Il y a 50 ans, lors de travaux de terrassement pour la construction d'un bâtiment d'habitation au 25 bld Carnot, furent découverts les vestiges d'un campement d'Homo Erectus, vieux de 400 000 ans. 10 ans plus tard, en 1976, et après bien des négociations avec les promoteurs, on inaugurait le Musée de Paléontologie Humaine de Terra Amata, dans ce rez-de-chaussée d'immeuble racheté par la Ville de Nice.

En 2016, ce double anniversaire est fêté par la réouverture du musée après plusieurs mois de travaux de rénovation. Alors en ce week end du Patrimoine, une petite visite s'imposait.

Tout d'abord, dès l'extérieur, la sculpture monumentale de Raymond MORETTI, illustrant la place de l'Homme dans le cosmos, y est bien mieux mise en valeur. Lors de ma dernière visite remontant à une vingtaine d'années, je ne l'avais même pas remarquée...et pourtant elle mesure 14m de long et 10m de hauteur. 

Jusqu'au 30 octobre prochain, une exposition des dessins et aquarelles de Raymond MORETTI est proposée dans le musée, collection privée du Préhistorien Henry de Lumley, auteur des travaux de mise à jour du site de Terra Amata. De cette rencontre entre l'artiste et le paléontologue est née une collaboration amicale pour la création d'affiches et d'un timbre à l'effigie de l'homme de Tautavel.  

D'après notre guide, le nouveau parcours présente les pièces du musée en respectant mieux la chronologie historique du site. Il nous a notamment rappelé qu'à côté des cabanes sur les plages de galets, se trouvaient les zones marécageuses du Paillon où l'homme allait chasser l'éléphant antique et le rhinocéros....

Enfin, le thème des journées du Patrimoine 2016 étant la citoyenneté, il a également souligné que la découverte du feu par nos ancêtres est à la base de la vie en communauté et donc des prémices de la citoyenneté...

Musée d’archéologie de Nice – Site de Terra Amata - 25, boulevard Carnot – Nice 04 93 55 59 93 Tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi

LES MOSAIQUES DE LA VILLA KERYLOS

Les hasards de la vie font que je n'avais jamais vu ce site pourtant très connu de notre région. Samedi après midi, je suis donc partie à la découverte de cette villa, reconstitution originale d'une demeure de la Grèce antique, réalisation du rêve de Théodore Reinach, archéologue et homme d'État français, fasciné par la civilisation grecque 

Tous les sols sont faits de mosaïques, reproductions de scènes mythologiques, constitution de tapis...impressionnant !

La salle de la bibliothèque est particulièrement remarquable avec ses hauts vitrages ouvrant sur la baie de St Jean Cap Ferrat. Ici, tout est référence à la civilisation grecque : l'usage des coffres richement décorés, des tabourets, des pupitres pour lire ou travailler debout à la mode antique...

 Des livres rédigés en allemand et d'une taille étonnante y sont notamment conservés. 

Dans plusieurs pièces aux murs de marbre, des fauteuils, des lits sont l'exacte réplique de ceux que l'on pouvait voir dans les villas de la Grèce Antique. L'ensemble de la maison baigne dans une lumière dorée, tant grâce au mobilier en bois clair que par les tentures crème et le soleil au travers des vitres et vitraux.

Que dire des terrasses surplombant la mer, la vue à 180° de la Baie des fourmis de Beaulieu à l'Italie en passant par le port de St Jean Cap Ferrat en face ? J'y ai apprécié un moment de calme sur un de ces bancs, parmi les hibiscus et les oliviers.

PATRIMOINE A L'ALLIANZ

Pour démarrer ce week-end du Patrimoine, nous avons choisi de suivre la visite guidée du stade de l'Allianz Riviera... ce qui nous a permis d'aller dans des endroits où même les supporters les plus acharnés n'ont pas forcément accès... 

Tout en commentant la salle "conférence de presse" d'une capacité de 300 journalistes, l'historique de la construction du stade de 2011 à 2013, et les différents changements de pelouse, pourtant irriguée par l'eau du Var (sujet qui a passionné beaucoup de visiteurs...), une charmante jeune guide nous a conduits jusque dans les vestiaires de l'OGCN où chacun s'est précipité sur le siège de son joueur favori... pour la photo-souvenir qui fera des envieux... 

Petit frisson dans la salle où les deux équipes attendent l'entrée sur la pelouse... et nous nous retrouvons dans le stade, entre les deux bancs de touche, sous la tribune d'honneur. Impressionnant, même lorsque le stade est vide !

Sous l'œil de la caméra de France3 Côte d'azur dont l'équipe accompagnait cette 1ère visite guidée de la journée, nombre d'entre nous ont pris place sur les sièges du banc de touche de l'OGCN pour un entrainement... de Ola ! 

Dernière étape, l'ascension vers la salle de réception et les loges privées, Veolia ayant donné l'autorisation d'accès à la sienne... Nous avons pu ainsi apprécier de plus près la structure incroyable de la toiture bois-métal imaginée par le cabinet d'architecture Wilmotte & Associés sur laquelle reposent 7000 m2 de panneaux solaires.

Pour ceux qui auraient raté cette occasion des journées du Patrimoine, sachez que l'Allianz Riviera se visite toute l'année : http://www.allianz-riviera.fr/fr/visites-individuelles

ETONNANT MUSEE NATIONAL DU SPORT

En ce samedi de Journées du Patrimoine et pour faire patienter les impatients de l'Allianz Riviera, il y avait, tout à côté, le méconnu Musée National du Sport et ses curiosités. 

Franchement, j'ai été agréablement surprise de la scénographie du lieu et de la richesse de ses collections. Une salle y est carrément réservée à l'histoire de l'OGCN "despi 1904" (traduction "depuis 1904" pour les étrangers...) et parmi les trophées et objets-souvenirs mythiques... une photo de Mickaël Jackson avec le maillot rouge et noir ! 

Section internationale, une attendrissante collection de mascottes des Jeux Olympiques ! On remarque que les plus anciennes étaient minuscules, taille gadget, par rapport à celles des dernières années : l'aspect commercial a gagné l'esprit olympique... Dans leur vitrine, les flammes olympiques suivent un peu la même courbe ascendante au niveau du design. Evolution intéressante... 

Rayon "antiquités", des pièces incroyables qui font prendre conscience de l'évolution des techniques. Comment s'imaginer dévaler des pentes enneigées avec les pieds tenus par de simples lanières en corde et cuir fixées à des planchettes de bois quand on connaît la sophistication des chaussures de ski d'aujourd'hui...  Et les premiers maillots de bain, ne rappellent-ils pas une récente polémique... 

Tous les sports sont présents avec leur histoire, leur évolution, leurs champions et les récompenses qui vont avec. Pour rappel, ce musée avait été créé à Paris en 1979 au Parc des Princes et trente semi-remorques ont été nécessaires lors du voyage des 45 000 objets et 400 000 documents vers Nice en 2014.

http://www.museedusport.fr/ 

CEZANNE ET MOI

Pour voir un à deux films par semaine, je peux dire que celui-là, dès les premières diffusions de la bande-annonce durant l'été, j'avais hâte de le découvrir ! Imaginez, deux monuments du patrimoine culturel français, l'un en peinture, l'autre en littérature, connus du monde entier pour leurs chefs d'œuvre !

Sur la base de la correspondance échangée entre les deux Aixois, Paul Cézanne et Emile Zola, le film est l'analyse psychologique d'une amitié adolescente qui va évoluer, tout au long d'une vie, entre rivalité amoureuse, dualité artistique et tendresse fraternelle.

Tout le film est résumé dans ce regard...

La photographie de film met en valeur les personnages et les paysages au travers de la lumière du Midi. Guillaume CANET et Guillaume GALLIENNE habitent leurs rôles. Il y a du César dans l'air pour ces deux là...

Même si l'on entrevoit l'univers du Paris des "Refusés", j''aurais juste aimé "ressentir" un peu plus de la peinture de Cézanne, un peu plus de la littérature de Zola... Ce n'était pas le "point de vue" choisi par la réalisatrice, Danièle THOMPSON.

Après l'avant-première, j'irai sans doute le voir une deuxième fois... pour ne pas rester sur cette impression mitigée. Le film le mérite.

Bande annonce ICI

Synopsis :  Ils s’aimaient comme on aime à treize ans : révoltes, curiosité, espoirs, doutes, filles, rêves de gloires, ils partageaient tout. Paul est riche. Emile est pauvre. Ils quittent Aix, « montent » à Paris, pénètrent dans l’intimité de ceux de Montmartre et des Batignolles. Tous hantent les mêmes lieux, dorment avec les mêmes femmes, crachent sur les bourgeois qui le leur rendent bien, se baignent nus, crèvent de faim puis mangent trop, boivent de l’absinthe, dessinent le jour des modèles qu’ils caressent la nuit, font trente heures de train pour un coucher de soleil... Aujourd’hui Paul est peintre. Emile est écrivain. La gloire est passée sans regarder Paul. Emile lui a tout : la renommée, l’argent une femme parfaite que Paul a aimé avant lui. Ils se jugent, s’admirent, s’affrontent. Ils se perdent, se retrouvent, comme un couple qui n’arrive pas à cesser de s’aimer.