I WILL KEEP A LIGHT BURNING

Dans le cadre de la Nuit Européenne des Musées, Renaud-Auguste DORMEUIL réitérait, hier soir, sa performance "I will keep a light burning" sur le parvis du Mamac.

Dans un cercle sécurisé, il installait, dès la fin de l'après-midi, mille bougies roses, de tailles différentes. Une position particulière pour chacune ?

Vraisemblablement, puisqu'elles représentent un ciel astral... A la nuit tombée, petit à petit, les petites flammes sont allumées...

De la terrasse du Mamac, la vue est magique vers cette voute céleste descendue sur terre. En bas, le public est irrésistiblement attiré par ce feu... au point de s'y promener dedans ! Il est vrai que ce n'est pas tous les jours que l'on peut admirer "un ciel du futur visible maintenant"...

"Renaud-Auguste DORMEUIL explore les « nouvelles cartographies » et les obsessions sécuritaires. En astronomie, un astérisme est une figure remarquable dessinée par des étoiles particulièrement brillantes. Sur cette base, les civilisations ont imaginé leurs constellations, ensemble d’étoiles dont les projections sur la voute céleste sont suffisamment proches pour les relier par des lignes imaginaires, traçant ainsi une figure sur la voute céleste. Avec I Will Keep A Light Burning, l’artiste crée une installation reproduisant le ciel étoilé de la nuit du 21 mai 2116 tel qu’il sera visible dans 100 ans. Il propose ainsi une projection dans l’avenir en nous donnant à voir un ciel qu’aucun de nous ne pourra jamais voir..."

 

PS : j'ai volontairement réactualisé la date dans ce texte, utilisé lors de précédentes réalisations de cette performance en 2011 et 2014.

NUIT DES MUSEES 2016 AU MAMAC

Un musée, la nuit, est toujours différent. Pour l'édition 2016 de la Nuit Européenne des Musées, au Mamac, le programme était alléchant et a tenu ses promesses, entre théâtre, concerts, visuels et performance.

Un gardien endormi devient guide d'un soir, des entités d'un autre temps surgissent pour donner vie aux toiles, sculptures et autres installations...

De Niki de Saint-Phalle, en passant par Yves Klein, Andy Wahrol, Ben, Jean Tinguely et les nouveaux réalistes, petits et grands ont découvert leurs oeuvres de façon ludique grâce à la COMPAGNIE DU BALCON, qui a même réussi à faire chanter l'hymne niçois "Nissa la bella" au public !

Au 1er étage, dans l'installation "Les rapiécés" de Julie SONHALDER, de grands poufs accueillaient les spectateurs pour la projection simultanée de videos retraçant des préparations d'expos ou des performances réalisées au Mamac. Le contre-bassiste MERAKHAAZAN accompagnait les images de ses sons très particuliers...

Sur la terrasse du Mamac, un autre ciné-concert projetait des reportages d'époque sur Yves KLEIN tandis que Benoit BERROU, du groupe Benoit et La Lune, jouait à la guitare électrique avec un archet de violon... 

Pour clôturer la soirée, le "Mur de feu" de Klein s'est allumé à 23h30 alors que, sur le parvis en contre-bas, mille bougies éclairaient la nuit étoilée...  

LE PRECIEUX POUVOIR DES PIERRES

Jusqu'au 15 mai 2016, au Mamac, une vingtaine d'artistes donnent à voir leur rapport à l'élément minéral.

"Si l'histoire de l'emploi et de la représentation ou présentation des minéraux en art reste encore à écrire, aujourd'hui force est de constater l'engouement des artistes actuels pour la minéralogie".

Coup de coeur pour la video de Laurent GRASSO. Elle plonge le spectateur dans l'ambiance d'un tableau de MAGRITTE. Le crissement du gravier lorsque le bloc de pierre s'élève est impressionnant. Les vibrations de la bande son se ressentent jusque sur le banc où le visiteur s’assoit...

"Dans un paysage aride et désertique, un monolithe merveilleux et colossal se détache d'un ciel pur. Peu à peu, comme par un pouvoir surnaturel, la pierre s'extrait du sol avec une lenteur pesante. Le temps se dilate.... L'Atlantide magrittienne lévite dans le bleu du ciel et tourne sur elle-même, puis toujours dans une tension extrême, redescend s'incruster dans le paysage...".

Dans l'installation " Fluorescences" d'Eric MICHEL, les fluorites venues du Muséum d'Histoire naturelle de Nice, les tubes de néon et les pigments sur toile fluorescents, les lampes de lumière noire font naître un paysage en relief, mis en scène dans une boite-écran.

"Thin disk with hole" (marbre blanc diamètre 40cm) de James LEE BYARS.
"Sol" (carton, kraft, papier indien, journal, bambou, mousse de polyuréthane) de Damian ORTEGA.
"Shoes for departure", (améthyste de 12kg chacune) de Marina ABRAMOVIC.

Chacun sera plus ou moins sensible à l'interprétation du thème minéral par la trentaine d'exposants, entre originalité et classicisme, entre valeurs sûres et artistes émergents...

Qui raconte une pratique tahitienne, entre légende et mystère de la nature ? Qui invoque la divinité de l'amour et de la sexualité ? Qui pulvérise 555kg de bouteilles de champagne...? Qui fait fondre des minéraux pour en créer de nouveaux ? Qui vous emportera dans un voyage spatio-temporel ? etc, etc...

Vous avez jusqu'au 15 mai pour découvrir les réponses et jouer avec cette exposition.

Mamac, place Yves Klein, 06000 Nice. Tél [phone]. Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10h à 18h.

Exposants : Marina Abramovic, Michel Blazy, George Brecht, James Lee Byars, Pierre-Laurent Cassière, Marion Catusse, Marine Class, Hubert Duprat, Jean Dupuy, Paul Armand Gette, Isabelle Giovacchini, Guillaume Gouerou, Laurent Grasso, Alicja Kwade, Didier Mahieu, Aurélien Mauplot, Eric Michel, Damian Ortega, Eve Pietruschi, Emmanuel Régent, Evariste Richer, Jean-Philippe Roubaud, Bettina Samson, Valentin Souquet.

REAL LOVE BY STALLONE

Pour sa 3ème exposition en 40 ans de pratique picturale, Sylvester STALLONE expose au Mamac de Nice. Comme beaucoup, j'étais curieuse de voir... 

Et pourtant, qu'y a-t-il d'extraordinaire à ce que cet acteur-réalisateur-metteur-en-scène s'exprime par un autre medium ? Autodidacte évidemment, au vu de la première toile présentée datant de 1977, il y a une évolution énorme au fil de ses créations où dominent le rouge et le noir...

Les professionnels le classent maintenant dans "l'expressionnisme abstrait". Stallone parle plutôt d'un journal intime sur lequel il écrit ses émotions du moment, par besoin, comme une thérapie. Les toiles exposées correspondent à des événements forts dans sa vie, la mort d'amis revient souvent...

Son portrait de cow-boy m'a fait penser à un auto-portrait de Van Gogh... Ses encadrements (demi cadre supérieur) ont-ils une signification particulière ? En amateur d'art, il est aussi collectionneur averti, assidu des musées.

Il a un travail intéressant, qui donne une impression de passion, de violence... de blessure intime aussi comme le tableau ci-dessus... Acteur ou peintre, Sylvester Stallone est un artiste !

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