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rouge vermillon

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    A PROPOS DU JAUNE

    C'est pour le plaisir que je recopie cet extrait d'un livre de Paul Gauguin. Vincent Van Vogh a été le premier peintre dont j'ai lu la biographie lorsque j'ai commencé à m'intéresser à l'Art. Depuis ses "lettres à Theo" sont mon livre de chevet. Combien de ceux qui se disent "artiste" devraient les relire de temps en temps... pour garder, comme lui, lucidité et humilité devant son propre travail !

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    "Terrasse du café, le soir, place du forum, Arles" 1988

    Extrait de  Oviri, Ecrits d'un sauvage, Paul Gauguin. Editions Gallimard, 1998.

    En janvier 1903, Paul Gauguin se remémore son séjour en Arles en compagnie de Van Gogh. Des neuf semaines qu'ils ont passées ensemble, et qui se sont achevées dans la douleur pour les deux peintres, Gauguin conserve un souvenir ému et attendri...

    (...) Ce fut à Arles que j'allai retrouver Vincent Van Gogh, après des sollicitations nombreuses de sa part. Il voulait, disait-il, fonder l'Atelier du Midi, dont je serais le chef. Ce pauvre Hollandais était tout ardent, tout enthousiaste. Or la lecture de Tartarin de Tarascon lui avait fait croire à un Midi extraordinaire, à exprimer en jets de flamme. 

    Et sur sa toile les chromes surgissaient, inondant de soleil les mas, toute la plaine de la Camargue.
    (...) Dans ma chambre jaune, des fleurs de soleil, aux yeux pourpres, se détachent sur un fond jaune; elles se baignent le pied dans un pot jaune, sur une table jaune. Dans un coin du tableau, la signature du peintre : Vincent.

    Et le soleil jaune, qui passe à travers les rideaux jaunes de ma chambre, inonde d'or toute cette floraison, et le matin, de mon lit, quand je me réveille, je m'imagine que tout cela sent très bon.

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    "la chambre - Arles" 1888

    Oh ! Oui, il l'a aimé le jaune, ce bon Vincent, ce peintre de Hollande, lueurs de soleil qui réchauffaient son âme, en horreur du brouillard. Un besoin de chaleur.

     Quand nous étions tous deux, à Arles, fous tous deux, en guerre continuelle pour les belles couleurs, moi, j'adorais le rouge ; où trouver un vermillon parfait ? Lui, traçait de son pinceau le plus jaune, sur le mur, violet soudain :

     Je suis sain d'Esprit,
    Je suis Saint-Esprit.

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    "Champ de blé aux corbeaux" Juillet 1890

    Dans ma chambre jaune, une petite nature morte ; violette, celle-là. Deux souliers énormes, usés, déformés. Les souliers de Vincent. Ceux qu'il prit, un beau matin, neufs alors, pour faire son voyage à pied, de Hollande en Belgique. Le jeune prêtre (il venait de terminer ses études théologiques pour être comme son père, pasteur) le jeune prêtre s'en allait voir, dans les mines, ceux qu'il appelait ses frères. Tels ils les avait vus dans la Bible, opprimés, simples travailleurs, pour le luxe des grands.

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    "Une paire de souliers" 1885

    Contrairement aux enseignements de ses professeurs, sages Hollandais, Vincent avait cru à un Jésus aimant les pauvres, et son âme, toute pénétrée de charité, voulait, et la parole consolante, et le sacrifice : pour les faibles, combattre les grands.

    Décidément, décidément, Vincent déjà était fou.

    sur Paul Gauguin, cliquez ICI

    sur Vincent Van Gogh, cliquez ICI
    Il y a quelques temps, je suis "tombée" aussi sur un passionné de Van Gogh : à relire ICI