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    UNE BALADE PARISIENNE, entre grafs, tags et écluses

    Dernièrement, un stage professionnel à Paris s'est terminé par un week-end découverte entre musées, grands boulevards, sites incontournables (j'en reparlerai dans d'autres notes) et une petite balade bien agréable du côté du canal St Martin.

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissementLe dimanche après midi, les rues qui longent le canal sont interdites aux voitures. Les quais deviennent le royaume des promeneurs et des vélos. Tranquillement à pied (qu'est-ce qu'on marche dans Paris !), j'ai donc pris mon temps pour découvrir ce coin pittoresque, ses ponts d'où l'on observe le passage des écluses.

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissement

    Même les riverains jouent les touristes devant ce spectacle des vannes qui libérent un tourbillon contrôlé pour soulever le bâteau.

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissement

    Bêtement, je me demandais ce qui se passerait "si les portes s'ouvraient d'un coup..."

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissement

    Le temps que l'eau met à monter dans l'écule est un peu long... Alors on regarde de plus près le pont et des dessins sur le mur se remarquent, serait-ce du graff ? Pas mal de coups de bombes sous l'architecture également... plutôt tags furtifs que dessin accompli malgré la présence de la silhouette en rose.

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissement

    Voilà le bâteau est passé, la promenade peut reprendre. Les magasins "Antoine et Lili" colorent gaiement le quartier. En plus ils sont ouverts le dimanche, comme bon nombre de commerces parisiens...

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissement

    D'autres couleurs de l'autre côté du canal où, au bas d'un immeuble, quelques personnages en graffiti égaient la grisaille de la rue. Mais à cet endroit, est-ce autorisé ou toléré ?

     Canal St Martin, Paris 10ème arrondissement

    Là, c'est carrément une fresque décorative qui couvre la hauteur de cette vieille maison. Mais par dessus les formes géométriques, quelques tags ont été signés, vite faits. Vous avez dit "Respect" ?

     Canal St Martin, Paris 10ème arrondissement

    Mais poursuivons un peu plus loin dans ce quartier populaire... Et vlan, encore un pan de mur recouvert d'inscriptions... Pour des formats aussi grands et hauts, c'est forcément un site autorisé !

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissement

    Effectivement, deux jeunes, armés de rouleaux et de seaux de peinture, s'apprêtent à reblanchir pour préparer un nouveau motif. Tiens, que des fans de lettres, ces parisiens ! les graffs se font rares, les lettres sont pourtant très travaillées.

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissementMagasin branché, livres en langue anglaise et espace exposition, le tout surmonté de quelques coups de bombe noire... Et en cagnoise habituée aux "murs d'expression libre" (relire, cliquez ICI) j'en viens à me demander si, à Paris, on ne manquerait pas un peu de ce genre d'espaces... A moins que le taggeur parisien en soit resté à l'idée de "marquer son passage", "défier les interdits"...  

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissementEntre deux immeubles style début du siècle dernier, toujours le long du même canal, j'ai maintenant l'impression d'en voir de partout ! Si l'on pouvait m'expliquer comment ceux-là ont été faits, ça m'intrigue ! trop haut pour une échelle... pendu la tête en bas, peut-être ?

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissement

    Bon, j'ai quand même pas passé deux heures à compter les tags sauvages ! Petite séance prise de vues sur fond de canal, on n'est pas loin du fameux "Hôtel du Nord". "Atmosphère, atmosphère ! est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère !"... Ecart de générations, impressionnant !

    Canal St Martin, Paris 10ème arrondissement

    Ah ! tout de même ! un "vrai" graff, au bas de la rue Louvel-Teissier, à quelques centaines de mètres du canal.

    canal saint martin,paris 10ème arrondissement,tag,graff

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    URBAN ART

    Faire découvrir l'art du Graff, par une balade dans Cagnes sur mer, à la rencontre de jeunes artistes, c’était le pari réussi de l’Office de tourisme dans le cadre des journées du Patrimoine, le 20 septembre dernier. L’originalité du sujet a attiré non seulement des cagnois curieux mais également des personnes venues de tout le département, et surtout toutes générations confondues...

     

    Urban Art 1.jpg

    Pour avoir personnellement participé à des ateliers d’initiation au graff en 2005 et 2006 dans le cadre d’une association cagnoise dont je faisais partie, j’étais curieuse de voir comment avaient évolué les mentalités. A l’époque, des fresques sur panneaux de bois avaient été réalisées par des jeunes de plusieurs quartiers de Cagnes grâce à ces ateliers itinérants mis en place par des bénévoles et des artistes. Les murs d’expression graphique libre venaient d’être créés par la municipalité et l’association avait fait le lien entre les graffeurs et la Ville de Cagnes pour permettre une exposition des photos de leurs créations sur ces murs. Pratiquement tous ces jeunes étaient réfractaires à l’idée d’être connus des services municipaux, voire de tout ce qui pouvait représenter l’Autorité... Combien de fois, à l’époque, on m’a demandé de ne pas photographier de face... plutôt de trois-quart avec la casquette ou la cagoule sur la tête…

     

    Photo0040.jpgAlors en 2009 où en est l’esprit de l’Urban Art ? D’abord, tout le long de la promenade, du pont sous l’autoroute jusqu’aux bords de la Cagne derrière le lycée Escoffier pour finir sur la place De Gaulle, Jean-Marc nous a expliqué l’histoire de cet art de la rue, pourquoi les murs, les trains, les débuts en 1942, les noms de certains graffeurs qui ont marqué leur génération… Instructif, un art qui rentre petit à petit dans le Patrimoine. En même temps, les promeneurs admiraient les dessins très figuratifs ou complétement "abstraits". Tous ceux qui se sont essayés un jour à manipuler les bombes pourront vous dire que « c’est pas évident ! » de maîtriser le jet, de changer de caps quand il faut, d’éviter les coulures ou au contraire faire couler là où l’on veut… Le niveau des graffeurs va de l’autodidacte plus ou moins doué à l’étudiant, voire le diplômé, en arts plastiques niveau « Beaux Arts ». Toujours d’expérience personnelle, j’ai vu certains se servir de la bombe comme un peintre tient un pinceau et créer directement sur la toile, et d’autres faire du pochoir avec des caches... Chacun, ses capacités.

     

    Urban Art 13.jpgCe dimanche là, les deux jeunes, qui ont réalisé leur « performance » devant le public, étaient « bons » et surtout passionnés. L’évolution de ces dernières années est sans doute là. Certains affirment leur passion au grand jour, respectent les lieux autorisés, décrivent volontiers et en détail leur technique, acceptent d’être photographié sans aucun souci. Les participants à cette promenade-conférence ont ainsi fait connaissance avec un jeune agent immobilier qui passe ses week end entiers à graffer et, déformation professionnelle sans doute, a été tellement volubile dans ses explications sur son parcours et sa passion qu’il en a eu du mal à terminer sa démonstration, pris qu’il était sous le feu des questions du public. Tout y est passé : le vocabulaire spécifique « taper une lettre.. » la différence entre tag « signature » et graff « dessin ».., le style de chacun... A voir : 2CU Crew, signature que l’on retrouve souvent sur les murs d’expression graphique libre de Cagnes et représentant le collectif dont font partie NEAS et SKUZ, les artistes du jour.

     

    Loin des remarques de quelques grincheux (très rares) qui ont relevé quelques coups de bombe sur les arbres ou noté que « tout de même, vos dessins sont tristes » (chacun ses goûts, madame), tous les participants ont, de leur avis même, partagé un moment très sympathique, riche de contacts intéressants permettant à tous… d’ouvrir les yeux...