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    EN PASSANT PAR SAINT-PAUL DE VENCE

    Saint-Paul de Vence, cité artistique à la réputation internationale... Joli but de balade pour un après-midi ensoleillé de printemps. Nous faisons une première halte à la Galerie BOGENA.  

    St Paul de Vence, Galerie Bogena, place du tilleul, la forge

    Dans le jardin, les personnages de bois brut et calciné de Christian LAPIE semblent converser avec les oliviers. 

    St Paul de Vence, Galerie Bogena, place du tilleul, la forge

    De nombreux artistes connus sont représentés par cette galerie, Patrick MOYA, Jacques RENOIR, Ernest PIGNON-ERNEST. Au travers des vitres, une structure aérienne de Bernard ABRIL contraste avec la puissance d'une sculpture de FRANTA.

    St Paul de Vence, Galerie Bogena, place du tilleul, la forge

    Deuxième étape de la balade, dans les ruelles et placettes du village de St Paul de Vence. A la tombée du soir, les vitrines des galeries font éclater les couleurs de créations singulières, du figuratif à l'abstrait. Le côté "blin-blin" cacherait-il un travail intéressant...? A la Vieille Forge, un vernissage présente des œuvres mêlant peinture et photographie.

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    CINQUANTENAIRE DE LA FONDATION MAEGHT

    Cette année, la fondation Maeght, devenue une référence dans le monde de l'Art, fête ses cinquante ans. L'occasion de redécouvrir l'histoire du site grâce à une visite guidée par une jeune employée de l'office de Tourisme de St Paul de VenceFondation Maeght

    Tout d'abord, retour en arrière pour présenter les époux Maeght, imprimeurs à Marseille, qui, grâce à des contacts avec des artistes des années 40, vont petit à petit se passionner pour l'Art, soutenir, collectionner et finir par ouvrir une galerie en 1936 à Cannes... En 1948, ils achètent un terrain sur les hauteurs de St Paul, lieu de repos pour leur plus jeune fils gravement malade. Malheureusement l'enfant décède.

    Fondation Maeght

    "Mes grands-parents sont alors effondrés, explique Isabelle Maeght. Ils décident de se retirer sur la colline et de ne plus rien faire.  Des artistes viennent leur rendre visite et les "secouent" en leur proposant de réaliser quelque chose qui soit plus grand et plus fort que leur douleur : un lieu où il pourrait exposer leurs oeuvres. Les artistes s'appellent Braque, Léger, Miro... Giacometti viendra un peu plus tard." 

    Fondation Maeght

    L'idée de départ, c'est un village, avec une tour, une place centrale... Lors de la visite de l'atelier de MIRO en Espagne, Aimé MAEGHT est conquis par l'architecture du lieu créé par Joseph LLUIS SERT et il va lui confier la construction de sa fondation. Les deux bâtiments sont très semblables, même blancheur, mêmes courbes, mêmes patios, mêmes jardins ombragés. Les salles d'exposition sont à l'origine inondées de lumière par des ouvertures en toiture... Depuis, on s'est rendu compte que la lumière directe peut nuire aux oeuvres et vous remarquerez que toutes ces ouvertures sont maintenant fermées. Une maquette d'extension de la Fondation est également présentée mais le projet n'avait pas été autorisé.

    Fondation Maeght

    MIRO y crée son labyrinthe peuplé de sculptures monumentales, GIACOMETTI installe ses personnages filiformes dans sa cour. CHAGALL y compose une mosaïque hommage aux maîtres des lieux, Aimé et Marguerite MAEGHT. En 1964, c'est la première fondation privée à ouvrir en Europe.

    Après l'exposition consacré à l'architecte Joseph LLUIS SERT jusqu'au 9 juin, se tiendra du 28 juin au 11 novembre 2014, "Face à l'oeuvre, «Oui mon cher Joan, nous réaliserons une œuvre unique au monde » dédiée à la fois à des « chefs-d’œuvre » et à des œuvres plus singulières comme témoignage des choix visionnaires d’Aimé Maeght et son équipe.

    Fondation Maeght 623, chemin des Gardettes 06570 Saint-Paul-de-Vence. Tél. : 04 93 32 81 63. http://www.fondation-maeght.com Ouvert tous les jours, sans exception : Octobre-Juin : 10h-18h Juillet-Septembre: 10h-19h.

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    Bernard REYBOZ par Isabelle SERVOL

    Dans le cadre de l'exposition ARTENCIEL, les oeuvres du plasticien, Bernard REYBOZ, décédé en début d'année, sont présentées sur les remparts et dans le musée de St Paul. Samedi dernier, lors de l'inauguration de la manifestation, la comédienne Isabelle SERVOL lui a rendu un émouvant hommage...

    Bernard Reyboz, Isabelle Servol, Artenciel

    En blanc et noir, elle s'est fondu dans ses installations. Alternant danse contemporaine et lecture d'extraits d'écrits de Bernard REYBOZ, Isabelle a incarné son esprit, pour raconter l'évolution de sa recherche artistique. Une prestation qui a donné la chair de poule et les larmes aux yeux au public.

    Bernard Reyboz, Isabelle Servol, Artenciel

    "Mon attrait pour les galets fut si fort qu’ils m’ont amené à m’y intéresser de très près. Le travail de l’esprit des galets en deux dimensions appela très vite d’autres dispositions et de nouvelles exigences…  Au fil des années le travail sur les galets se révèle en 3 dimensions pour nous offrir ..."des volumes habillés de symboles, d'écritures, de signes "organiques"...des volumes devenus supports graphiques pour une autre destination plus proche de l'expression, de l'interprétation et de l'imaginaire..."

    Bernard Reyboz, Isabelle Servol, Artenciel

    "Durant cette période, l'objet qui m'inspirait mystère, patience et respect, s'est proposé comme un jeu. Plus tard, ces volumes se sont vidés de leurs signes pour devenir "objet minéral mort", objet "brûlé", "noirci" par le fond de la terre puis rejeté sur elle pour constituer les nouveaux paysages."

    Bernard Reyboz, Isabelle Servol, Artenciel

    "Un jour, afin de l’occuper on offrit à un enfant une chrysalide de papillon, un cocon à peine plus gros qu’un gland de chêne. Pour l’instruire on l’informa de la fonction de cet objet : « Petite usine chimique destinée à transformer une chenille en papillon » la définition d’un dictionnaire tombé tout droit de la poche d’un intégriste de l’arbitraire. On promit à l’enfant que s’il s’en occupait bien, s’ il y mettait tout son cœur, il verrait un beau jour sortir de ce cocon le corps gracile et les ailes fragiles d’un beau papillon...

    Bernard Reyboz, Isabelle Servol, Artenciel

    "L’enfant prit le cocon dans le creux de ses mains et souffla sur sa soie comme pour le réchauffer puis le posa dans un nid de sa confection.  Les jours passèrent et l’enfant s’impatientait de ce papillon qui avait déjà butiné son cœur. Un jour enfin le cocon s’ouvrit et libéra le corps gras et les ailes gluantes d’un papillon de nuit. Ce jour-là l’enfant douta de son cœur il cloua cet innocent sur la porte de ses rêves et d’un inconditionnel de l’imaginaire il devint un conditionnel de la réalité."

     Bernard Reyboz, Isabelle Servol, Artenciel

    "C’est à mon insu que les Tripodes sont arrivés dans mon atelier. À l’époque je travaillais sur les monolithes et les champs de percussions. Dans un moment de distraction, j’ai modelé avec de la terre un petit sujet à trois pattes surmonté d’un long cou qui portait une spirale. J’ai déposé ce sujet dans un coin de mon atelier et je suis retourné à mes occupations optiques et minérales. Quelques mois plus tard, dans un moment de plus grande distraction, j’ai repris la terre et modelé des centaines de sujets de 5 à 10 cm de haut, tous avec trois pattes, avec un symbole abstrait en guise de corps ou de tête. Je les ai installés sur des plaques de bois, disposés bien en ligne les uns à côté des autres comme une collection ; c’étaient les premiers « recensements »…"

    Bernard Reyboz, Isabelle Servol, Artenciel

    "Ne pouvant pas laisser ces tripodes perdus dans l’espace-temps, je leur ai inventé une période : la période « cratère ». Cette idée m’est venue d’une période que moi-même je venais de traverser, période noire dans laquelle j’avais eu la sensation d’être enfoncé sous terre par un astéroïde, trou duquel je m’étais extrait pour me retrouver au milieu d’un cratère dont les bords abrupts restaient à franchir. Pour finir avec les Tripodes, j’ai pensé que dans l’obscurité de ce cratère, un peu de spiritualité pourrait leur être utile. J’ai donc réalisé en grandes dimensions le premier sujet qui était venu dans mon atelier et que j’avais baptisé pour je ne sais quelle raison « l’Augure »."