Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Imprimer

    IMPRESSIONS PHOTOMENTON

    La photographie est sans doute l'art auquel je suis le plus sensible. Je ne me lasserai jamais de regarder des photos, quelles qu'elles soient ! Alors Photomenton était un rendez-vous incontournable ! Dernier jour du festival, à l'heure du déjeuner, un long moment pour apprécier au calme les valeurs sûres, les nouveaux, le classique ou l'original, le technique ou l'instantané...

    photomenton 2013, louis-paul fallot, patrice clément, pascal livani, valentino rolla

    Quelques impressions sans prétention... le thème de la danse, ou de la photo de spectacle, m'a semblé avoir été choisi par plusieurs exposants... le corps, la fluidité des postures, les courbes, toujours aussi fascinant... Sur le thème du portrait, j'ai bien aimé le photographe qui présentait un panneau entier de "visages à lunettes", amusant et pertinent... je n'ai malheureusement pas noté son nom. 

    photomenton 2013, louis-paul fallot, patrice clément, pascal livani, valentino rolla

    Côté technique, Claude INGARGIOLA proposait des photos en 3D ; l'image se déplace lorsqu'on passe devant... tandis qu' Alain DELANNEAU expliquait ses tirages cyanotype. J'ai remarqué aussi un photographe italien, Valentino ROLLA, dont les modèles féminins suggèrent un glamour dépassé. 

    photomenton 2013, louis-paul fallot, patrice clément, pascal livani, valentino rolla

    Louis-Paul FALLOT, responsable chez Editions Baie des Anges de la collection "Carte Blanche et Noire", exposait une belle série de moments saisis au vol, de délicats contrastes entre flou et précision. J'aurais bien aimé savoir quelle était la forme tourbillonnante dans une de ses photos...  Plus loin, j'ai lu avec attention la présentation de Patrice CLEMENT, un "auteur photographe", dont les formats carrés, noir et blanc, sont pleins de poésie.

    photomenton 2013, louis-paul fallot, patrice clément, pascal livani, valentino rolla

    Enfin, tout le monde n'était pas parti déjeuner et j'ai discuté un petit moment avec Pascal LIVANI. Ses clichés évoquent l'abstraction picturale. Avec son petit Lumix, au hasard de ses balades, il cadre à 1cm le détail infime que son oeil aigu a saisi au détour d'une rue, sur l'angle d'une porte... Surgissent ainsi des formes, des lignes, des variations de couleurs... sans aucune assistance photoshop.

    photomenton 2013, louis-paul fallot, patrice clément, pascal livani, valentino rolla

    Professionnels ou amateurs, seule l'émotion transmise par la photo compte. Alors si ça vous dit de participer à l'édition 2014, allez sur le site PHOTOMENTON pour vous pré-inscrire sans tarder.

    Au sortir du festival, j'ai du me sentir l'âme artiste... je n'ai pas résisté à cette statue du jardin Biovés... Un petit air de Volti... peut être la chanson même.

    Quelques photos ICI

  • Imprimer

    LE COEUR... OU LA TETE

    Au MUSEAAV, ce vendredi soir, un "marché" africain oscillait entre arts premiers et artisanat local. D'intéressantes rencontres aussi avec des gens dont les oeuvres parlaient de leurs pays, de l'évolution des sociétés grâce, ou à cause, d'internet et  de la télévision jusque dans les villages.

     diakité issaka,jeannette kamer,mehomez,museaav,villa arson,eric madeleine,guillaume bijl,wim delvoye,oliver beer,shingo yoshida

    Diakité Issaka, originaire du Burkina Faso (littéralement "pays des hommes intègres")  y présente des peintures sur tissus, utilisant la technique du batik ou du bogolan. Ses motifs sont souvent des scènes traditionnelles mais traitées de façon originale. Durant plusieurs années, il a pratiqué le dessin avec un peintre français qui l'a initié à l'abstraction.... délicat mélange !

    diakité issaka,jeannette kamer,mehomez,museaav,villa arson,eric madeleine,guillaume bijl,wim delvoye,oliver beer,shingo yoshida

    La plasticienne Jeannette Kamer raconte l'émancipation de la Femme africaine en transformant les plaques traditionnellement offertes pour les demandes en mariages arrangés, en oeuvres d'art...  Une artiste militante qui prône l'éducation des jeunes garçons pour arriver à faire respecter les femmes. Enfin, on y retrouvait Mehomez et ses "cinquante nerfs de l'indépendance : effet papillon" avec lesquels il a participé en septembre dernier à l'exposition artistique collective dans le cadre des Jeux de la Francophonie à Nice.  "Peinture ou sculpture, le travail de Mehomez a comme socle le désir d'extraire les valeurs oubliés de sa tradition, les filtrer à l'aune de sa sensibilité, l'ambition de les emporter dans le monde contemporain..."  

    diakité issaka,jeannette kamer,mehomez,museaav,villa arson,eric madeleine,guillaume bijl,wim delvoye,oliver beer,shingo yoshida

    A l'extrême opposé de cette exposition qui communiquait par le coeur, la Villa Arson inaugurait, ce samedi, trois expositions simultanées dont le discours est beaucoup plus... complexe.

    diakité issaka,jeannette kamer,mehomez,museaav,villa arson,eric madeleine,guillaume bijl,wim delvoye,oliver beer,shingo yoshida
    "Horizontal Rack" Lionel Scoccimaro ; "Total look" Gaël Peltier

    Dans un décor de gymnase, "les corps compétents" proposent de mettre en scène le thème "sportifs, artistes, burlesques". Sous l'oeil impassible du judoka Yves Klein,  une video de boxe... où une jeune femme s'épuise de coups donnés dans le vide... Une cage de but de football revue et corrigée par Wim Delvoye : ça donne un boulanger du XVIème siècle sur vitrail (superbe)... l'éloge du "corps-objet" d'Eric Madeleine, avec notamment son anus photographique à usage unique, laisse rêveur...  L'originalité de l'installation "Kit Gym" de Guillaume Bijl, (pèse-personne, tapis de bain, miroir et photos), est évidente dans sa référence à l'étrange puissance du banal...  Bref, la liste étant un peu longue, il vaut mieux y aller voir par vous-même, au calme de préférence, la foule et le bruit des soirs de vernissage n'étant pas propices à l'analyse poussée nécessaire à la compréhension de chaque oeuvre et de son texte de présentation.

    diakité issaka,jeannette kamer,mehomez,museaav,villa arson,eric madeleine,guillaume bijl,wim delvoye,oliver beer,shingo yoshida
    "Panem and Circenses III" Wim Delvoye ; "Moi en Fabien Barthez" Olivier Blanklart

    Au sous-sol, deux artistes en résidence temporaire exposent des oeuvres conçues sur place. L'installation "A road to nowhere" d'Oliver Beer parle au public  avec toute l'aisance qu'on ne rencontre pas à l'étage au-dessus. Deux rails de chemin de fer, non parallèles, évoquent des milliers d'histoires de vies, de trajets, de bonheurs, de malheurs... Bizarrement, l'installation semble intégrée le ballon de 2m de diamètre sur lequel est projetée la video de Shingo Yoshida "trajectoire invisible".

    diakité issaka,jeannette kamer,mehomez,museaav,villa arson,eric madeleine,guillaume bijl,wim delvoye,oliver beer,shingo yoshida
    "Trajectoire invisible" Shingo Yoshida ; "A road to nowhere" Oliver Beer

    Pourtant elles sont indépendantes. La video a été filmée grâce à un pigeon voyageur sur le poitrail duquel était fixé une mini-caméra lorsqu'il volait au-dessus de Nice... "Le pigeon voyageur revient-il par attachement à son lieu de naissance ou pour l'assurance d'un logis et d'une nourriture quotidienne ?"

    That is the question !       D'autres photos de l'expo ICI.


    "AFRIKOMUSEAAV", peintures, sculptures, videos et artisanat, se termine le 29 novembre 2013. Entrée libre du mardi au samedi de 15h à 19h, au Museaav 16bis place Garibaldi 06300 NICE, tél 04 93 56 21 19.

    "LES CORPS COMPETENTS" ; OLIVIER BEER et SHINGO YOSHIDA ; "REPONSE : ABILITES" (exposition d'artistes géorgiens) les trois sont visibles jusqu'au 13 janvier 2014, à la Villa Arson, 20 ave Stéphane Liégeard 06100 Nice, entrée libre du mercredi au dimanche de 14h à 18h.

  • Imprimer

    QUELQUES NOTES DE C'EST PAS CLASSIQUE

    "C'est pas classique" permet de faire découvrir toutes les facettes de la musique classique. Alors il a bien fallu choisir entre les 70 spectacles... Une comédie musicale façon karaoké, un récital de piano acrobatique, un concert alpestre vertigineux, l'évocation théâtrale de la vie d'une sculptrice célèbre et une belle histoire racontée simultanément à la création d'une toile...

    C'est pas classique 2013

    Les photos ne sont pas autorisées pendant les représentations et ça se comprend mais dans le grand hall du palais Acropolis, c'est au moins toléré. "Le piano dansé" de la Compagnie La Rumeur faisait le lien entre musique et danse. Incroyables les acrobaties que ces artistes sont capables de faire tout en continuant à jouer comme si de rien n'était, ça semble si facile... le piano devient le danseur !

     

    Attention maitres chanteurs, photo fabienne rappeneau.jpg

    "Attention, maîtres chanteurs !" mêle avec beaucoup d'originalité l'opéra, l'opérette, la comédie musicale et... le karaoké. Parce que le car de leurs choristes n'arrive pas, une troupe de chanteurs lyriques demande au public de sauver leur tournée en chantant tout au long du spectacle. Et l'on rit de l'histoire de la famille Dugosier de la Glotte au travers des siècles, et l'on chante avec enthousiasme tous les refrains revus et corrigés dont les textes s'affichent sur grand écran, et l'on ressort de là gonflés à bloc de ce traitement anti-morosité ! Si vous passez par Paris, allez-les voir au Théâtre des 2 ânes.

    C'est pas classique 2013

    Pour revenir à du "traditionnellement classique", je suis allée écouter l'orchestre philarmonique de Nice dans la salle Apollon. "La symphonie Alpestre" de Richard Strauss nous a tout d'abord été expliquée par le chef d'orchestre, Philippe Auguin, avec un enthousiasme et une poésie à ouvrir l'esprit et les oreilles des plus insensibles. Du haut des gradins du dernier étage de la salle, l'évocation des sommets alpins, des glaciers et cimes ensoleillées, était encore plus vertigineuse.

    C'est pas classique 2013

    Enfin, la soprano Elisabeth Vidal et le baryton André Cognet, nous ont raconté, entre textes et musiques, une belle histoire vraie. Celle du peintre chinois Chang Shulong… qui a permis de sauver les grottes de Dunhuang, lieu mythique de la civilisation chinoise sur un point stratégique de la Route de la soie.

    C'est pas classique 2013

    Durant leur récital, le fils de l'artiste, Chang Jiahuang, également artiste peintre, a réalisé en direct une toile devant le public. L'un des thèmes en était les très forts liens d'amitié entre son père et la France, pays où il avait réalisé ses études artistiques (à Lyon). Le tableau a été offert en fin de spectacle au musée des arts asiatiques de Nice.

    Prochain rendez-vous de C'est pas classique en novembre 2014.

  • Imprimer

    L'HOMME QUI PLANTAIT DES ARBRES

    La Cie ARKETAL a créé un spectacle de marionnettes adapté de la nouvelle de Jean GIONO "L'homme qui plantait des arbres", lire ICI et suivre les prochaines dates de représentations sur leur site.

    L’homme qui plantait des arbres par Jean Giono

    Giono, l'homme qui plantait des arbres.jpg

     

    A l’heure où la planète entière ne jure plus que par l’écologie, le recyclage, le bio, je voudrais vous rappeler cette Nouvelle que Jean Giono écrivit en 1953. Ce petit livre tout simple a été la lecture préférée de mon fils à 9 ans. Je ne peux que vous en donnez de petits extraits car, contrairement au souhait de son auteur (voir copie de sa lettre plus bas) ses ayant-droits ont fait interdire toute reproduction complète du texte original sur le web. Si vous ne connaissiez pas cette nouvelle, qui a également donné un film, Oscar 1987 du meilleur film d’animation, n’hésitez pas à la découvrir au plus tôt, en librairie ou en bibliothèque. Un seul regret pour la planète, si on s’y était mis plus tôt…

     

    « Il y a environ une quarantaine d’années, je faisais une longue course à pied, sur les hauteurs absolument inconnues des touristes, dans cette très vieille région des Alpes qui pénètre en Provence……. Depuis trois ans il plantait des arbres dans cette solitude. Il en avait planté cent mille. Sur les cent mille, vingt mille étaient sortis. Sur ces vingt mille, il comptait encore en perdre la moitié, du fait des rongeurs ou de tout ce qu’il y a d’impossible à prévoir dans les desseins de la Providence. Restaient dix mille chênes qui allaient pousser dans cet endroit où il n’y avait rien auparavant .

    C’est à ce moment-là que je me souciai de l’age de cet homme. Il avait visiblement plus de cinquante ans. Cinquante-cinq, me dit-il. Il s’appelait Elzéard Bouffier. Il avait possédé une ferme dans les plaines. Il y avait réalisé sa vie. Il avait perdu son fils unique, puis sa femme. Il s’était retiré dans la solitude où il prenait plaisir à vivre lentement, avec ses brebis et son chien. Il avait jugé que ce pays mourait par manque d’arbres. Il ajouta que, n’ayant pas d’occupations très importantes, il avait résolu de remédier à cet état de choses…………….

    Quand je réfléchis qu’un homme seul, réduit à ses simples ressources physiques et morales, a suffi pour faire surgir du désert ce pays de Canaan, je trouve que, malgré tout, la condition humaine est admirable. Mais, quand je fais le compte de tout ce qu’il a fallu de constance dans la grandeur d'âme et d’acharnement dans la générosité pour obtenir ce résultat, je suis pris d’un immense respect pour ce vieux paysan sans culture qui a su mener à bien cette œuvre digne de Dieu. »

     

    DVD Un film de Frédéric BACK (Canada – 1987) Oscar 1987 du meilleur film d’animation

    http://www.heeza.fr/description.php?path=30&id=679

    http://www.livres-online.com/L-homme-qui-plantait-des-arbres.html

     

     

    Lettre de Jean Giono à M. Valdeyron, Conservateur des Eaux et Forêts de Digne, en 1957, au sujet de cette nouvelle

     

    Cher Monsieur,


    Navré de vous décevoir, mais Elzéard Bouffier est un personnage inventé. Le but était de faire aimer l'arbre ou plus exactement faire aimer à planter des arbres (ce qui est depuis toujours une de mes idées les plus chères). Or si j'en juge par le résultat, le but a été atteint par ce personnage imaginaire. Le texte que vous avez lu dans Trees and Life a été traduit en Danois, Finlandais, Suédois, Norvégien, Anglais, Allemand, Russe, Tchécoslovaque, Hongrois, Espagnol, Italien, Yddisch, Polonais. J'ai donné mes droits gratuitement pour toutes les reproductions. Un américain est venu me voir dernièrement pour me demander l'autorisation de faire tirer ce texte à 100 000 exemplaires pour les répandre gratuitement en Amérique (ce que j'ai bien entendu accepté). L'Université de Zagreb en fait une traduction en yougoslave. C'est un de mes textes dont je suis le plus fier. Il ne me rapporte pas un centime et c'est pourquoi il accomplit ce pour quoi il a été écrit.

    J'aimerais vous rencontrer, s'il vous est possible, pour parler précisément de l'utilisation pratique de ce texte. Je crois qu'il est temps qu'on fasse une « politique de l'arbre » bien que le mot politique semble bien mal adapté.

    Très cordialement Jean Giono


    (Source: http://home.infomaniak.ch/arboretum/pla.htm)