LA FOLLE JOURNEE DE LEOPARD DE FULGINET

"Moi, Léopard de Fulginet, deuxième du nom et descendant du grand Léopard, lui-même enquêteur pour Robert, alors Roi de Naples et Comte de Provence, c'est en digne successeur que j'ai été chargé par mon suzerain, le Comte de Savoie, Amédée VII (dit le Comte Rouge), de recenser ses biens et ses avoirs en la bonne cité de Nice...."  

Et nous voilà partis à la recherche d'indices qui allaient nous mener, deux heures durant, de la place Garibaldi à la tour Bellanda.... 

Des grades d'une armoirie sur la porte d'une église, place Sainte Claire....  Qui connait en héraldique, science des blasons, la correspondance entre le sens des hachures et les couleurs ? Que fait ce boulet de canon fiché à l'angle du mur...

Les 4 lettres de la devise des Ducs de Savoie dans un noeud sculpté dans la pierre, rue de la Préfecture...les avez-vous vus ? Entre tomates, blettes, basilic, olives, oranges et pommes de terre, quels sont les fruits et les légumes qui poussent naturellement à Nice depuis toujours ? (et mèfi !)

Une fresque de 1584 sur la façade d'un immeuble de la rue de la poissonnerie...   Serait- ce Titoun et Vitourina ou bien Adam et Eve ?  Retrouvez les attributs des muses sculptées au fronton de l'opéra... Tant qu'à faire nous sommes rentrés dans le hall de l'opéra, ce dimanche après midi là, pour nous faire aider par des professionnels... qui ne nous ont pas forcèment donné les bonnes réponses...

Vous aurez compris qu'il s'agissait d'un rallye-surprise concocté par le Centre d'Information du Patrimoine pour découvrir l'histoire de Nice en s'amusant... Avant d'aller compter les marches de la Tour Bellanda... pour grimper au château, nous nous sommes accordés une petite pause thé-gâteau sur la Prom devant les "Lignes indéterminées" de Bernar Venet.

Fin de la balade autour de la table d'orientation sur la terrasse Nietzsche (je ne savais même pas qu'elle s'appelait comme ça...). Petite précision, ce parcours-jeu est censé être destiné aux enfants de 6 à 12 ans... mais les grands s'y amusent tout autant et sont peut-être même plus acharnés...  Bonne idée de le faire par équipes, la rivalité est stimulante, d'ailleurs rien ne sert de courir, l'équipe gagnante est celle qui a un maximum de bonnes réponses dans le temps imparti. Les "Estrangers du Nord de Nice" apprécient cette visite ludique et les "Niçois pure souche" s'aperçoivent qu'ils ne connaissent pas tous les coins et recoins de leur ville.

INFOS et distribution gratuite du "parcours-surprise" : Centre d'Information du Patrimoine, 75 quai des Etats-Unis 06300 Nice. Tél [phone].

UNE BALADE NOCTURNE

22h à 1h du matin, c'est un créneau inhabituel pour une balade... Une promenade insolite dans un dédale de couloirs, en passant par des sous-sols aux plafonds vertigineux, à la rencontre de machines monstrueuses et d'une armée d'ordinateurs... 

Rien d'extraordinaire pourtant, nous étions simplement en train de visiter les locaux de Nice-Matin, à un horaire tout à fait normal pour un quotidien qui parait aux premières heures du jour.  Je ne vous raconterai pas les explications techniques, nombreuses, variées et détaillées auxquelles nous avons eu droit au fil des rencontres à tous les niveaux de la création du journal, mais simplement les points que j'ai retenus ou qui m'ont impressionnés. Par exemple, la photo ci-dessus. Ce sont les bobines de papier nécessaires à l'impression d'une seule journée toutes éditions confondues (y compris Corse et Var Matin).  

Je m'attendais à rencontrer beaucoup plus de gens au travail... mais à cette heure tardive, les journalistes avaient déjà fini leurs papiers... Il n'en restait plus que deux de permanence qui suivaient les infos sur LCI en grand écran... Dans la salle de "pré-presse" où se finissent les mises en page avant l'envoi vers l'impression, même étonnement mais l'explication est là, les ordinateurs remplacent les hommes. La personne ci-dessus reçoit sur ces écrans toutes les unes de toutes les éditions des Alpes Maritimes, du Var et de la Corse !

Les archives du journal sont aussi impressionnantes. Depuis septembre 1945, tous les exemplaires parus sont conservés précieusement. Un journal, c'est une mémoire, celle des grands faits historiques aux petits faits divers locaux, mais aussi celle de l'évolution du noir et blanc vers la couleur, du format et de la mise en page, au fil de l'évolution de la société.

Cette visite très intéressante se fait tous les mardi soir sur réservation et gratuitement. Nous y avons été très sympathiquement accueillis, tant par notre guide que par tous les employés qui ont répondu avec beaucoup de patience et de disponibilité à toutes nos questions, au point d'avoir un peu de mal à les interrompre tant ils sont passionnés par leur travail et leur entreprise...

NICE MATIN 214 route de Grenoble 06200 NICE Tél [phone]

EN PASSANT PAR MENTON

En passant par Menton, ce premier dimanche de l'année, nous avons fait une pause sur la promenade du soleil, la bien nommée en ces heures de fin d'après midi où le ciel se décline dans une gamme infinie du jaune-orangé au rouge.

Une belle sculpture de l'artiste tchèque Anna CHROMY s'élève au-dessus des pelouses de l'esplanade Francis Palmero. Au premier abord la silhouette, qui parait forcer sur une roue, pourrait presque avoir une allure féminine, mais c'est en lisant le titre de l'oeuvre "Ulysse" qu'on ne peut empêcher la curiosité....  Pour l'artiste, "Héros de l'Odyssée, Ulysse symbolise l'homme qui, au travers des épreuves, chemine vers la connaissance et retrouve sa patrie." Pourquoi cet Ulysse porte-il un bandeau ?  "Ce foulard drapé est une clef. J’ai toujours essayé de jouer avec la précarité de la vie, j’ai toujours voulu regarder derrière le miroir. Dans le cas d’Ulysse, le foulard s’étire et s’enroule autour de la roue, il symbolise le mouvement par lequel le roi d’Ithaque va prendre le chemin de la connaissance". Extrait d'une interview de l'artiste, à lire ICI.

 Tout à coup une course folle de petits chevaux passe à côté de nous...

Bien évidemment le but initial de la balade était le Musée Cocteau, récemment ouvert et dont l'architecture s'intégre particulièrement bien dans le paysage. Assez originale et moderne pour susciter l'admiration et pourtant sans contraste marquant avec le style 1900 de la vieille ville mentonnaise. 2700 m2 dont une partie du rez-de-chaussée accueille l'exposition temporaire des "dessins dans l'espace" de Bernard MONINOT. Superbes installations qui mettent en scène le son et le silence.

L'exposition "Rouge et Or",  jusqu'au 16 septembre 2013, présente les oeuvres et les objets témoins qui lient Cocteau et le théatre, "lui qui fût écrivain, acteur, décorateur, costumier et metteur en scène". Trés complète, intéressante mais un peu "sombre" à l'image de cet artiste tourmenté. Dans ce musée, les photos sont interdites... mais de l'extérieur...

A la sortie du musée vers 17h30, nous assistons à un coucher de soleil magique qui embrase peu à peu la mer et l'horizon. A l'heure du numérique, nous sommes tous des photographes...

Alors nous étions très nombreux à saisir l'instant, les couleurs, la lumière sur la promenade du soleil jusqu'à la tombée de la nuit.

Le même jour, à la même heure, à environ 200kms au Nord-Est de Menton, dans un village italien à la limite entre la Ligurie et le Piémont, un autre photographe amateur saisissait le même ciel rougeoyant...

QUELQUES RAYONS DE SOLEIL HIVERNAL

Aux premiers rayons d'un soleil hivernal, entre les jours de pluie, on profite pour aller s'aérer sur les hauteurs... 

Au hasard de ces balades, quelques vues insolites...

au travers des barreaux d'une fortification sur la grande corniche... 

ou une bestiole, mignonne comme tout, promenée en laisse dans ce parc départemental...

petit coup de zoom sur les montagnes enneigées du Mercantour, juste derrière nous... 

ou gros plan sur les reliefs calcaires sculptés par l'eau, sur un chemin de promenade aussi aisé qu'une balade en ville...
puis quitter le fort de la Revère et le Mont Leuze avec dans les yeux une vue magique sur l'Estérel et les îles de Lérins...

Par un autre dimanche ensoleillé et une autre sortie vers un autre Mont,  nous prenons la "Montée Curnée" datant de 1920 et passons à côté d'une maison d'époque, anormalement abandonnée.

Il s'agirait de la "Villa Hyacinthe", datant de 1885-1890, classée "monument historique par arrêté de juillet 1987 mais appartenant à un particulier... Divergence d'intérêts... dommage pour le patrimoine. 

Dans la forêt autour du fort du Mont Boron, certains ont pensé aux petits oiseaux qui souffrent du froid en hiver. 

Tandis qu'un panneau en bordure de route menant au sommet du Mont  laisse perplexe ! rarement vu des volumes de véhicules utilaires exprimés en m2 et non pas en m3...  

  Re-descente vers Nice en fin d'après midi. 

POUR VOUS SOUHAITER UN JOYEUX NOEL !

Comment résister aux illuminations de Noël à Nice ! Alors, c'est parti pour la balade photo... clichés sur clichés.... avec entre deux, les suggestions de MICHELLE pour retrouver les traditions de Noël grâce à ses poèmes, ses recettes, ses contes et petites histoires !

Opéra de Nice

A la création de ce blog il y a bientôt 4 ans (que le temps passe vite...), j'avais découvert, par hasard sur la toile, le site de MICHELLE de Haumont, un monde de générosité et de partage. Elle m'avait très gentiment autorisée à "piocher" dans ses créations. (cliquez ICI ou ICI)

Mairie de Nice

"C'était la nuit de Noël, un peu avant minuit, à l'heure où tout est calme, même les souris. On avait pendu nos bas devant la cheminée, pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée..." A suivre.

Fontaine de la place Masséna

"Le dimanche avant Noël, chaque personne de la famille doit "tourner " le pudding en faisant un voeu. Le soir du réveillon, remettre le Christmas pudding au four de la même façon (bain marie) pendant 3 à 4 heures. A suivre...

Place Masséna

"En rentrant, il dépose au pied des cheminées, des présents, des "mince pies" et un verre de Whisky pour le Père Noël; il faut qu'il se réchauffe et retrouve des forces; ses rennes aussi, alors, on ajoute des carottes. Le lendemain matin il y aura des cadeaux à la place." A suivre...

Place  Masséna et, en fond, avenue Jean Médecin

"Chaque nuit de Noël, réputée la plus belle, je ne peux m'empêcher d'avoir le coeur brisé." A suivre...

Place Masséna

"Rudolph, le renne au nez rouge, est le neuvième renne du Père Noël. Au départ, c'est une histoire populaire américaine écrite en 1939 par Robert L.MAY puis, une chanson écrite en 1949 par Johnny MARKS." A suivre...

Marché de Noël, place Masséna

"La neige tombait sur la ville sans faire de bruit. Le petit chat marchait dans la neige sans faire de bruit. Les flocons saupoudraient de blanc ses poils roux." A suivre...
La grande roue de la place Masséna

"Le premier jour de Noël, j'ai reçu de mon ami une perdrix en haut d'un poirier. Le deuxième jour de Noël, j'ai reçu de mon ami deux caramels et une perdrix en haut d'un poirier." A suivre...

La fontaine de la place Masséna

"Il était une fois une gentille petite fille, très sage, toujours le sourire aux lèvres. Elle vivait avec sa maman et son petit chien Milou." A suivre...

Place Garibaldi

Passez de belles fêtes de fin d''année !

NICE CLICHES

Cliché comme instantané, arrêt sur image, mais aussi expression toute faite, devenue banale à force d'être répétée, idée stéréotypée. Combien de fois j'ai fait découvrir cette vue de Nice depuis la colline du château, à la famille ou aux amis en visite. Comme beaucoup de Niçois, cette balade-là, si je ne l'ai pas faite des centaines de fois, je ne l'ai pas faite une fois...

Et pourtant est-ce qu'on se lasse... de monter au château par les ruelles du Vieux-Nice... de photographier ce panorama de la baie des anges... ou le petit bateau qui sort du port...

Et non, bien-sûr ! Alors par ce samedi ensoleillé, je n'ai pas résisté à prendre quelques « clichés », au plus pur sens du terme...

De Rauba Capeu au jardin Albert 1er, les promeneurs sont nombreux. Tiens, le monument du bicentenaire, offert par Bernar Venet à la Ville de Nice, a déménagé entre les deux voies de circulation...

Les lutrins servent à la fois de référence artistique pour rappeler l'artiste qui a créé son œuvre en ces lieux mais aussi de mémoire historique.

Il suffit de comparer le paysage urbain qu'on a sous les yeux avec celui beaucoup plus champêtre qu'a peint Alexis Mossa en 1897.

...juste quelques mots pour les Niçois.

1er NOVEMBRE, 20° AU SOLEIL

En méditerranéenne, je fonctionne sans doute à l'énergie solaire. Les jours de pluie me cassent le moral. Alors, comment ne pas profiter des 20° au soleil sur la plage, en ce  jour férié de milieu de semaine...

Pique-nique sur le sable à Théoule-sur-mer, plus gai que la tournée des cimetières...

Pause lecture, balade ou pêche, juste apprécier l'instant, le paysage...
et se dire qu'on est en Novembre...

Passer à côté d'un mur hérissé de tessons de bouteilles et de barbelés... et se demander qu'est ce qui, à côté du port de Mandelieu La Napoule, peut bien être protégé d'une façon si barbare !

Lorgner sur une terrasse au bord de la mer au travers des vitraux d'une fenêtre kitsch...

Revoir des personnages fantastiques, mi-homme mi-bête, issus de l'imagination débridée
d'un aristocrate américain qui se voulait sculpteur mais dont l'Histoire de l'Art n'a pas retenu le nom.

Revisiter un château romantique et l'histoire d'un couple qui s'est promis de se retrouver
100 ans après leur mort... (relire ICI).  Puis épier une artiste en pleine création...

C'était le programme éclectique de cette belle journée d'automne.

CARROS VILLAGE

Ce dimanche, nous avons profité d'une éclaircie entre les nuages pour faire un tour à Carros Village, joli village perché de la plaine du Var, aux ruelles bien restaurées...

...histoire de voir un ou deux spectacles de "Roulez Carros" et de donner un coup d'oeil à l'exposition du CIAC.

Avec la Cie "No Tunes International" et leur spectacle "Les Maronneurs", le public se retrouve pris en otage d'un ras-le-bol délirant de deux comédiens lors de leur toute dernière représentation d'un spectacle que, finalement, ils ne joueront pas... Tout y passe, le manque de reconnaissance de leurs talents respectifs aux coulisses minables. Grinçant et drôle !

Nous  montons ensuite vers le château du XIIème siècle qui abrite le Centre International d'Art Contemporain. Au détour d'une rue pavée, au pied de vieux escaliers, nous avons rencontré un sphinx...

"Sur la piste des éléments", exposition de Frédérique NALBANDIAN et Patrick LANNEAU : "Dans l’œuvre de ces deux artistes l’eau, l’air, le feu et la terre opèrent. Tous les sens sont sollicités par leur travail : vue, toucher, odorat, ouïe, goût. La communion entre les éléments et les sens est le point d’orgue de la rencontre et les contrastes ne sont pas ici, entre ces deux travaux, des forces antagonistes".

Frédérique NALBANDIAN utilise l'eau et le savon, tour à tour médium liquide ou solide, dans ses installations pleines de poésie et de sensualité.

Quant à Patrick LANNEAU, c'est un coloriste qui joue avec les gammes chromatiques pour créer ses paysages entre air et eau. Le travail de ces deux artistes se mêle avec bonheur et on sort apaisé de cette vision-là.

L'après midi s'achève avec le spectacle "Le carrousel des moutons" de la Cie belge D'IRQUE & FIEN. Histoire sans paroles d'une pianiste et d'un acrobate : "voir les yeux grand fermés, partir pour un voyage au pays des merveilles, nouer le temps d'un drap soyeux et compter les moutons, la magie d'une boite à musique..."  Poétique et impressionnant !

DES HISTOIRES DE PATRIMOINE...

Patrimoine dans le sens de la transmission à l'autre, matériel ou immatériel, la trace laissée dans la création, la parole aussi comme médium... Alors, de l'Histoire avec un grand H aux petites histoires contées, d'expos muséales à celles de jardins extraordinaires .... le week end du patrimoine fût "riche et varié".

Droits des photos CIRVA et Nice-Matin. Exposants : Gilles Barbier - Andrea Branzi - Giuseppe Caccavale - Richard Deacon - Hreinn Fridfinnson - Paul-Armand Gette - Marie-Ange Guilleminot - Thomas Kovachevich - James Lee Byars - Giuseppe Penone - Javier Perez  Nestor Perkal - Gaetano Pesce - Jana Sterback - Terry Winters - Bill Woodrow.

Un gros coup de coeur pour "La tentation du verre" à la Fondation Emile Hugues de Vence grâce à la visite commentée par Zia MIRABDOLBAGHI. Organisée en collaboration avec le CIRVA, Centre International de Recherche sur le Verre et les Arts Plastiques, l'exposition propose de découvrir les oeuvres imaginées, dans les 25 dernières années, par des artistes plasticiens ou designers grâce aux techniciens verriers de cet atelier particulier. Durant plus d'une heure, le commissaire d'exposition et directeur du Château-Musée de Villeneuve nous a expliqué les détails de fabrication de chaque pièce, par les techniques de verre soufflé, verre à plat ou pâte de verre, la démarche de chaque artiste, les anecdotes d'installation de chaque oeuvre, avec une telle passion dans la voix et un tel plaisir de partager que le public était subjugué. J'ai retenu plus particulièrement l'histoire du "Petit ange rouge de Marseille" de James Lee BYARS, celle de la démarche aérienne de Javier PEREZ et son "Levitas" ou encore celle, plutôt suggestive, du "Loukoum rose d'Aziaydé" de Paul-Armand GETTE. Mais je ne vous les raconterai pas... allez les voir, l'expo ira jusqu'à la fin de l'année !

Autres histoires, autre lieu. Vendredi dernier, dans un jardin original de Gattières, des conteuses et des musiciens nous ont emmenés dans des univers poétiques à souhait où il était question, entre autres, d'aller chercher la chemise de l'homme heureux...  Voix châleureuses, imaginations délirantes, Fatiha, Sandrine, Katia de la Cie Conte sur Moi, et leurs amis guitaristes et batteurs, ont créé une soirée pleine du charme de la parole qui transmet...

Cette soirée s'est passée dans "le jardin des fleurs de poterie" qu'une passionnée a créé depuis une vingtaine d'années à Gattières. Anne-Marie DELOIRE, jardinière et potière autodidacte, y a conçu le mariage original entre végétal et minéral. Ainsi ses oeuvres d'argile se fondent-elles aux centaines d'espèces de fleurs, légumes, plantes sauvages ou rares, arbustes et arbres qui peuplent ce jardin extraordinaire. Anne-Marie n'est pas commissaire d'exposition mais elle parle avec la même passion dans la voix et partage ses secrets de création avec générosité.

Samedi matin, vernissage de l'exposition "Nissa" du collectif PHOTON, au Parc Phoenix. Nice vue par une trentaine de photographes, des clichés d'ambiances comme celles des matchs de l'Ogcn, d'autres de l'architecture locale revisitée au travers d'objectifs délirants... Ils aiment Nice, sous tous les angles, c'est le moins qu'on puisse dire. Tout comme Lucien NASARRE qui a présenté une conférence au sujet plutôt ardu pour un public d'invités à un vernissage "La place de Nice au XVIème siécle" ! Et pourtant, l'humour et la truculance de ce passionné d' Histoire a fait que nous étions scotchés... et, pour la petite histoire dans la grande, nous avons ainsi appris qu'il n'y avait pas une mais plusieurs "Catherine Ségurane"...  
L'occasion aussi de faire un tour dans le PARC PHOENIX pour admirer les bronzes de Maître LI XIAOCHAO, sculpteur chinois. L'homme qui promène son oiseau dans le jardin ou le vieux avec son petit-fils sur les épaules, autant d'histoires de gens simples du milieu paysan, leurs traditions, leur évolution depuis l'ouverture de la Chine vers le reste du monde. 

Dimanche après-midi, nous voilà partis du côté de la Biennale de Céramique de Vallauris. Sincèrement j'avais encore trop l'éblouissement du verre de Vence dans les yeux pour apprécier à sa juste valeur cette manifestation qui expose notamment de belles pièces créées par des artistes japonais. Un peu plus original à la Chapelle de la Miséricorde, "l'espace des métamorphoses" propose de découvrir les liens entre la création contemporaine, la céramique et l'univers spacial. "A la fois matière première pour de nombreux artistes et matériau performant pour des équipements techniques spatiaux, la céramique se révèle au fil de l’exposition comme un medium privilégié permettant au public de s’immerger dans le monde de l’Espace".

Au cours de la balade d'un site à l'autre de la Biennale, céramique rencontrée au coin d'une rue du Vieux Vallauris. 

Courte étape à la Villa Domergue de Cannes dont on entend beaucoup parler pour ses soirées estivales "Jazz à Domergue". Une visite guidée classique par une jeune fille récitant par coeur, et sur un rythme soutenu, l'histoire des époux, lui peintre, elle sculpteur, ayant dessiné leur maison aux grandes baies vitrées qu'aucun architecte de l'époque ne voulait construire... jusqu'à leur fin dans le tombeau commun au fond du jardin, un peu à l'image de l'histoire du couple CLEWS du Château de la Napoule, mais en nettement moins romantique (à relire ICI). En tout cas, belle villa, beau jardin à l'italienne, et donc un bel héritage patrimonial pour la Ville de Cannes. 

Au hasard de la visite, des oeuvres de Peter BENDELOW, Christel SCHLIERKAMP,
Michel GIULIANO,  Elsa MAGREY et Diana TOURNAY

Le week end s'est achevé sur la visite de l'exposition des oeuvres du Collectif varois Le Césaron et de Diana Tournay dans un lieu peu commun, un camping ! A Mandelieu, l'ARTCAMPING reçoit depuis plusieurs saisons, des artistes qui viennent souvent travailler sur place, parmi les vacanciers. Nous avons donc suivi un parcours, bien repéré parmi les bungalows, pour admirer les diverses installations et sculptures en bois, fer et autres matériaux, disséminées sur les pelouses ou accrochées aux arbres. Original et sympathique, une autre façon de partager l'Art.

Plus d'infos :

Château de Villeneuve, Fondation Emile Hugues. 2, place du Frêne à Vence. Tél [phone]. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.Tél. [phone]

Jardin des fleurs de poterie, 250 Chemin des Eisperoures, 06510 Gattières. Tél [phone]. Ouvert d'avril à octobre

Parc Phoenix  405, Promenade des Anglais 06200 Nice. Tél [phone], ouvert 9h30 à 19h30 (du 1er avril au 31 octobre) et 9h30 à 18h00 (du 1er novembre au 31 mars).

Villa Domergue, Impasse Fiesole 15 avenue Fiesole 06400 Cannes Tél : [phone].

Art Camping Le Plateau des chasses, 1198 Rue Jean Monnet 06210 MANDELIEU Tél [phone].

Cie Conte sur Moi (Carros)  Téléphone : 09 80 47 83 17 – Mobile : [phone] [e-mail]

Collectif Photon (Nice) Contact :  [e-mail] - [e-mail] Tél [phone]

Collectif Le Césaron (Var)

Biennale de Céramique Vallauris 

UN ETE 2012, en passant par Biarritz, Arcachon, Bordeaux et St Emilion

De Mont-de-Marsan, nous avons fait un saut à BIARRITZ pour passer une journée au bord de l'Atlantique. Dans ma naïveté toute méditerranéenne qui n'a jamais vu l'Océan, je m'attendais à quelque chose de grandiose... Un air du large plus salé, une houle plus marquée, une plage qui s'étire suivant les marées, des falaises plus découpées... quelques sensations différentes mais le même bleu de la mer qui rejoint le ciel.

2 Juillet 2012, Biarritz démarre sa saison tout doucement d'après le jeune homme de l'office de tourisme auquel nous disons notre étonnement de n'avoir rencontré aucune difficulté de circulation ni de stationnement en plein centre ville touristique... Après tout tant mieux car, du célébre Casino au non-moins fameux Rocher de la Vierge et son pont des ateliers Gustave Eiffel, la balade est agréable, parmi les hortensias et sous le soleil dont le vent de l'océan fait oublier la chaleur... ce soir, ça va chauffait !

A l'autre extrémité, le Cap Martin et le phare de Biarritz donnent un autre angle de vue sur la baie. Nous y accédons par un boulevard bordé de villas caractéristiques de l'architecture landaise.  Sur ce promontoire, une grosse hélice, posée au milieu d'un parc de tamaris, rappelle le naufrage, en novembre 1996, du "Frans Hals" sur la plage miramar (Lire ICI). Ce vieux brise-glace de 103m de long, 4000 tonnes destinés à la ferraille, n'avait pas résisté à la tempête lors de son remorquage jusqu'à Bilbao. Après un renflouement délicat, le Frans Hals a été coulé au-dessus de la fosse marine de Cap Breton. En lisant la plaque commémorative, j'ai appris un joli mot pour dire la mort d'un bateau : il a été "océanisé"...  

La balade continue en remontant la côte Atlantique jusqu'à Arcachon où le début de l'été est pluvieux jusqu'à l'orage qui empêche les immanquables visites de l'ile aux oiseaux et de la dune du Pilat. Une curiosité quand même, cette queue de baleine rose flottant à 300m devant le front de mer... C'est pourtant une oeuvre d'art commandée par la municipalité, sculpture monumentale en résine de polyester marine, réalisée par l'artiste belge Emmannuel Janssens Casteels dont la société Ophys fabrique des pièces d'exposition concernant l'histoire naturelle pour nombre de musées.

Le skate-parc de la plage Pereire à Arcachon. Juste l'envie de photographier ces graffs... pour un clin d'oeil aux murs d'expression artistique libre que nous avons à Cagnes.

Rapide étape bordelaise pour découvrir un coeur de ville bourgeois, le bon-chic bon-genre de la rue Ste Catherine, mais aussi quantité d'immeubles et de monuments qui racontent l'histoire millénaire de leur cité dont une partie est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Place de la Victoire, rencontre avec les tortues du sculpteur tchèque IVAN THEIMER. Sur commande de la ville de BORDEAUX, à l'occasion du réaménagement de la place pour le tramway, l'artiste devait réaliser une obélisque en marbre rouge du Languedoc, afin de rendre hommage à la capitale de la vigne et du vin. En 2005, les deux tortues de bronze sont arrivées avec la colonne... Dans leur gueule, des grappes de raisin ! Depuis, elles ont été adoptées par les Bordelais et par les touristes.

Les sites historiques à Bordeaux sont nombreux mais un est beaucoup plus contemporain, le "Miroir d'eau", le long des quais de la Garonne, face à la Bourse. "Selon le fontainier Jean-Max LLORCA qui l'a réalisé avec l'architecte paysagiste Michel COURAJOUD, il est inspiré du phénomène naturel d'inondation de la place Saint Marc à Venise en hiver".  Par cycles de 15mn, les dalles de granit sont recouvertes de 2cm d'eau et jouent sur l'effet miroir, puis des buses diffusent de la brume jusqu'à hauteur d'homme, faisant disparaitre le paysage et les promeneurs... et ainsi de suite. Beaucoup s'en amusent !

Au royaume de Bacchus, l'ultime étape de cette virée ne pouvait que se faire à SAINT-EMILION. Un grand merci à notre guide bénévole, Jean-Claude, qui nous a longuement baladés  dans les vignes des alentours. Il fût intarissable sur l'histoire de propriétés célèbres ou la tradition des rosiers au pied des ceps pour prévenir les maladies... De la coopérative locale à la cave d'un certain petit producteur, ses conseils furent savoureux...

Dans le cloître de l'église collégiale de Saint-Emilion, la sculpture de Dominique COUR était assez originale pour rivaliser avec le mélange de styles gothique et roman des lieux.  Une "pieta" n'a rien d'étonnant dans un site religieux mais celle-ci était constituée de pièces de vélo tellement bien ordonnancées qu'on en oubliait le matériau pour ne voir que l'expression douloureuse des personnages. Le recyclage, la continuité, la naissance et la renaissance sont au coeur de l'oeuvre de cet artiste pour lequel "rien ne se perd, rien ne se crée"...  Et la tournée s'est terminée sur cette note artistique.

UN PEU DE BONSON

Le village de BONSON et son festival d'art contemporain ont trouvé leur place dans le monde artistique de notre région. En juillet dernier, c'était la dixième édition du PEU, cette confrontation entre les artistes, leurs oeuvres, et ce site pittoresque, perché dans la vallée du Var.

Du Mont Péleré, elle permet de repérer Bonson pratiquement depuis Nice, cette flèche monumentale, installation de Pascal CLAEREN pour chaque édition du Festival du Peu. 

En ce dimanche de la mi-juillet, une visite guidée de la manifestation est proposée, aussi nous suivons le guide dans les différents lieux d'exposition, comme par exemple les deux chapelles, la mairie, le moulin et bien évidemment le tout nouveau et tout petit Musée du Peu, inauguré fin juin 2012.  En bonne place, les Peu de SOSNO, BEN, VENET, les "parrains" du Festival, et de Jean MAS,  créateur de la manifestation en 2003. 

Devant la mairie, l'oeuvre végétale de Luc BONIFACE.
A la chapelle, le triptyque de Patrick BOCCAROSSA sur le thème de St Sébastien.

Les oeuvres sont intéressantes et la jeune guide récite parfaitement tout ce qu'elle a appris sur le travail des artistes. Par contre, nous remarquons vite qu'il y a fort peu d'installations ou de sculptures en extérieur, tout est concentré à l'intérieur dans des endroits plutôt neutres ou rendus tels. Personnellement j'avais été conquise par l'idée de ce Festival où il y avait un juste équilibre entre les installations dans les rues, sur les places, qui mettaient en valeur le village, et celles plus traditionnellement présentées sur des murs blancs.

D'ailleurs en fin de visite, remarquant que nous n'étions pas allés jusqu'à l'église à côté du belvédère à l'aplomb du Var, où sur sa placette en 2009 les sculptures métalliques de Bernard AUTIN jouaient avec le vent, je pose la question à des personnes du village. Quel ne fût mon étonnement de m'entendre répondre : "oh, vous pouvez y monter, mais il n'y a rien à voir à part une caisse en bois" !!! L'art contemporain ne parle pas à tout le monde et l'oeuvre de Denis GIBELIN, "Escape", bois de pin et coquilles d'escargots en résine, a du laisser pantois les esprits fermés... Pourtant c'était ça aussi l'idée du Festival du Peu, permettre à tous de s'ouvrir à l'Art. En dix ans, il y a ceux qui ont adhéré pleinement (comme la dame de permanence au Musée du Peu ce dimanche) et ceux qui passent encore à côté...

La pluie parisienne crée les tableaux d' Eizo SAKATA. Cet artiste invita le public du vernissage
à créer une oeuvre avec l'empreinte d'un baiser au raisin...

Mais reprenons la balade dans le sens de la visite guidée. Halte dans une maison en plein coeur du village où sont exposés les PEU réalisés par les habitants, à l'occasion de la création de la manifestation, cet 'art naïf y voisine avec les créations beaucoup plus conceptuelles des exposants sélectionnés, ou plutôt parrainés cette année par les artistes ayant participé aux précédentes éditions. Originale, l'installation interactive de Gabriel FABRE qui propose, grâce à une cabine noire et un jeu de miroirs, de se photographier par deux, en vis à vis et superpositions d'images, histoire de rencontres...  

Au moulin, l'installation de Michèle VINCENT sur le thème de Barbie est assez dérangeante. Des centaines de poupées, écrasées, écartelées, des têtes par ci, des jambes par là, envahissent l'espace et tous les appareils laissés sur place. L'artiste manipule l'objet par le jeu, l'ironie et l'humour...un peu noir.

Tandis que dans la salle au-dessus, les personnages fantastiques d'Annick SAMAUROW racontent  des torsions, celles d'un monde tordu où les valeurs ne sont plus que douleur... le tout sur fond de couleurs fluo et de textes en video. Mais de qui parle-t-elle... ? L'art contemporain donne à réfléchir.

Même si les oeuvres "in situ" étaient peu nombreuses cette année, la balade dans les ruelles du village nous a quand même fait rencontrer, en marge du festival, des chiens de ferraille, des oeufs géants, et un encadrement de panorama magnifique. Les chats de Bonson ont de quoi converser en attendant l'édition 2013 du Festival du Peu.

UN SOIR DE JUILLET A ANTIBES

12 juillet, pour une amie parisienne, j'ai joué les guides touristiques de la Villa Thuret au quai des milliardaires en passant pour les rues animées  de la vieille ville.

Dans le jardin de la VILLA THURET, au Cap d'Antibes, nous y avons rencontré Lys et Arum qui, pour avoir répondu à l'appel de Bacchus, ont confondu vin et eau à en oublier le language des fleurs. La nouvelle comédie jardinière de la Compagnie BAL était un enchantement de poésie et d'humour dans le cadre magnifique de ce centre de recherche scientifique de l'INRA et sa collection de 1600 espèces préservées.                                                                                                          

 

Petite promenade pour revenir du Cap, puis longer les remparts et arriver sur le port. Nous profitons d'un concert de jazz sous les étoiles, apparemment un orchestre de la Marine... Sauf erreur ce n'était pas l'Off du Festival du Jazz d'Antibes Juan Les Pins mais des musiciens sympas quand même... et l'uniforme ne gâche rien... 

Bien évidemment, un petit tour sur le quai des milliardaires s'imposait, histoire d'en mettre plein la vue aux touristes ! Pour la petite histoire justement, il parait que la sculpture monumentale "La Grande Nomade" de Jaume PLENSA a été installée sur le port de manière à être visible de ce quai et à accueillir ainsi ces VIP de façon spectaculaire...  

Spectaculaire, LA GRANDE NOMADE, sculpture monumentale de 8m de haut, l'est certainement mais c'est toujours la sérénité qu'elle apporte à certaines heures de la journée ou de la nuit qui la font plus remarquable (A relire ICI). Pour ma part, je ne m'en lasse pas, si possible à chaque passage à Antibes. 

Retour dans les rues animées de la vieille ville où les terrasses des bars et des restaurants sont bondées... pour cause de crise, sans doute ?... Rencontre avec un chef inca emplumé qui vend ses CD... Plus loin, le sculpteur HO LUY, installé à Antibes depuis longtemps, propose de découper votre profil dans un petit carré de papier, à l'aide de ciseaux énormes ! Et le résultat est, à chaque fois, impressionnant de ressemblance.  

Fin de la balade touristique à Antibes... Quelle chance on a de vivre ici toute l'année !