UN BON SPECTACLE (6)

 

Qu'est-ce qu'un "bon spectacle" ? Celui qui vous fait passer un "bon moment", tout simplement ! Emotions, rires, étonnements, réflexions, souvenirs ou idées nouvelles... si le courant, quel qu'il soit, passe entre le public et les artistes, le pari est gagné.

 

NICE - ACROPOLIS

"C'est pas classique", l'événementiel offert par le Conseil Général des Alpes Maritimes et la Ville de Nice depuis plusieurs années est devenu un grand classique !

Les 8, 9 et 10 novembre 2013, trois jours de spectacles et de concerts pour faire découvrir la musique autrement. Du théâtre à l'opéra en passant par le récital de piano ou la fanfare, les variantes sont déclinées pour tous les goûts et tous les âges.

On y découvrira notamment une nouvelle version du "Camille C." de la Compagnie Théâtre de Lumière, avec Isabelle SERVOL, mais aussi un "Piano dansé" proposé par la Compagnie La Rumeur, leur fameux piano qui baladait lors d'une précédente édition de "C'est pas classique" sur les rails du tramway... et pourquoi pas les musiques de films mises en scène dans "Silence, on tourne" du groupe Majeur 5. 

Petite sélection non exhaustive car le programme est "chargé" et toujours de très bonne qualité. A découvrir ICI.

Palais ACROPOLIS http://www.cpasclassique-cg06.fr/   Entrée libre pour tous les spectacles de 13h à 21h.

OPIO - SALLE POLYVALENTE

Je n'ai pas plus d'infos que l'affichette que j'ai reçue mais une comédie musicale avec 40 acteurs, chanteurs, danseurs et musiciens, c'est déjà un sacré boulot qui mérite d'être souligné...

Réservation 04 93 09 11 94 ou 04 93 77 34 75.

 

 

LA GAUDE -  13 SITES

Les 17èmes Rencontres de Jazz se tiendront à La Gaude du 9 au 19 Novembre 2013. 16 orchestres, 70 musiciens et 4 nationalités offriront durant 10 jours le meilleur du Jazz actuel.

"Un Festival avec des « pointures » internationales comme le trompettiste italien Paolo Fresu, ou le pianiste new yorkais d’origine antiboise Romain Collin,qui rencontrent le meilleur du Jazz Azuréen avec entre autres le quartet de Jean Cortès et la chanteuse américaine Allison Linde, Seb Chaumont quartet, ou la Compagnie So What.

Des tarifs de concerts accessibles à tous qui vont … de la gratuité à 15 € maximum. Un Festival proche du public et qui ose la création, avec par exemple Rossitza Milevska qui revisite les standards de Jazz avec sa harpe. Un Festival convivial avec le jazz manouche de Djalamichto associé à la cuisine niçoise. Un Festival qui initie au Jazz les 650 élèves des écoles de La Gaude durant deux jours.

Un Festival qui s’ouvre à tous les styles de Jazz, des musiques actuelles au swing le plus pur."

TOUTE LA PRESENTATION ET LE PROGRAMME JAZZ SOUS LES BIGARADIERS 2013.pdf

Informations, réservations :  http://assowhat.free.fr; Office du Tourisme 04 93 24 47 26 ;  Tourisme @lagaude.fr; [e-mail]

ANTIBES - THEATRE  LE TRIBUNAL

Du 27 novembre au 7 décembre, à 20h30, "LOVE ME TENDER II, les origines du mal"... le nouveau one-man-show de Manuel PRATT.

"Quelles sont les motivations du passage à l’acte chez un tueur en série ? Il tue, certes, mais pourquoi et comment ?

Dans ce nouvel opus, Manuel Pratt retrouve le personnage de serial killer de son «Love me Tender», spectacle qui fut un réel succès en 2009 et 2010. Il n’est vraiment pas indispensable d’avoir vu le premier chapitre pour retrouver avec autant de plaisir cet Hannibal Lecter à la française.

On rit beaucoup, on est pétrifié d’effroi souvent, puis on se dit qu’après tout, les arguments de cet assassin cynique peuvent peut être se comprendre et qu’à sa place… nous agirions de même… enfin presque… allez savoir… à vous de juger !" Déconseillé aux moins de 13 ans...

Informations et réservations LE TRIBUNAL Place Amiral Barnaud 06600 ANTIBES Tél [phone].

 

LA GAUDE - LA SEGUINIERE

La Séguinière, le sympathique club de jazz gaudois continue ses soirées avec toujours une sélection au top de la qualité ! (à relire cliquez ICI)

Le 9 NOVEMBRE  Sébastien CHAUMONT

Formé à l'"école" de Gilbert "Bibi" Rovere puis "Sideman" du très regretté François Chassagnite, le saxophoniste Sébastien Chaumont réunit les membres de cette formation en 2010. Le groupe interprète des compositions de Sébastien et du pianiste Olivier Slama, qui forme avec Max Miguel (Batterie) et Sébastien Lamine (contrebasse) la rythmique du quartet. Le blues, la soul, le swing et le langage "be bop" sont les composantes majeures d'une musique à l'identité forte et assumée. Un répertoire de grands classiques allant de Gershwin à Ellington, en passant par Basie. PURE SWING en perspective, avec en invité spécial, le trompettiste Jose Caparros.

Côtisation membre temporaire (exemple 1 soirée) 10€, membre permanent 50€ (les concerts de toute l'année). Possibilité de diner sur place. Réservation très fortement conseillée.

LES AMIS DE LA SEGUINIERE 2416 route de Saint Laurent 06610 La Gaude. Réservation Tél [phone] ou 04 92 12 90 63    www.seguiniere.com

BORMIDA

"Bormida", ce nom m'a sauté aux yeux dans un article de Nice-Matin en octobre 2012, à la suite du festival du livre de Mouans-Sartoux. "Bormida" c'est le nom d'une rivière à quelques kilomètres du village natal de mon père en Italie et l'article m'apprend que c'est aussi le symbole d'une lutte écologique de 117 années, pour faire fermer une usine chimique.

Alors cette année, je suis pratiquement allée  à ce festival rien que pour rencontrer l'auteur du livre. Patricia DAO, journaliste, a vécu de nombreuses années dans cette région frontière entre la Ligurie et le Piémont, et avec son compagnon, a participé aux 10 dernières années de cette révolte contre l'empoisonnement de la terre, de l'eau et des hommes.

Que de souvenirs sont remontés à la mémoire de mon père en lisant ces lignes ! Que de discussions depuis pour me raconter...  certains noms qu'il reconnait, mais surtout les oncles, les cousins, les amis, les voisins qui travaillaient à l'usine... combien de générations qui n'avaient pas le choix, l'usine faisait travailler toute la région ! Les images qui reviennent... les gardes à l'entrée et puis l'odeur surtout ! cette puanteur qui s'insinuait partout... jusque dans le meilleur des vins. Le souvenir de ceux qui, une fois en retraite lorsqu'ils y arrivaient, retournaient pratiquement tous les jours à l'usine pour respirer l'odeur, comme une drogue...

Comme un flash, je revois une visite, un été dans le milieu des années 70, chez des cousins de Cengio, la ville où se trouvait cette usine de l'Acna. Une enfilade de petits immeubles construits pour héberger les ouvriers. Résider près des berges d'une rivière aurait dû être agréable... et maintenant je comprends l'étrange couleur de l'eau.

L'usine a été fermée en 1999. Depuis, les 300 000 m3 de déchets toxiques ont été transférés.... et le site a été "décontaminé".

Résidant à Antibes mais ayant toujours des attaches en Italie, Patricia DAO a raconté cette histoire un peu comme une poésie pour qu'elle touche le plus grand nombre et qu'elle soit universelle. Elle m'a touché encore plus pour cela.

Editions OXYBIA "Bormida" de Patricia DAO : ICI  

Le livre existe en deux versions, italienne et française.  

DE CORDES ET D'ACAJOU

Au cours de ses 117 années d'existence, il a battu trois pavillons, français, anglais et italien, passé de la marine marchande à la plaisance, vu ses ponts se modifier, avant de redevenir français et d'être maintenant un navire-école ouvert à tous. Le "BELEM", trois-mâts, prestigieux témoin du patrimoine maritime français,  était à quai à Nice le week end dernier.

Deux jours pour accueillir à son bord les 2600 visiteurs qui se sont rués, en quelques heures, sur les réservations offertes par le Conseil Général des Alpes Maritimes.

Cette fin d'après midi de dimanche, nous étions donc dans les derniers privilégiés et nous avons pu profiter de bien plus que les 20mn initialement prévues par groupe.

Parmi nous, un Nantais de souche, Niçois d'adoption depuis de nombreuses années, revoyait avec émotion le navire qu'il admirait enfant. Les hasards de la vie avaient fait qu'il n'était jamais monté à bord !

Pour ma part, n'étant pas "voileuse", j'étais plus admirative des bois d'acajou parfaitement lustrés, des cordages et cuivres magnifiques que des côtés techniques pourtant bien expliqués sur de grands panneaux. J'aurai quand même bien voulu le voir toutes voiles déployées...

Impressionnantes également ces voiles épaisses entassées dans la salle à manger, à côté d'un tonneau qui contenait la ration journalière d'eau douce pour chaque membre d'équipage... De nos jours, bien évidemment, il y a un appareil pour dessaler l'eau de mer. 

La visite de ce "monument historique" fût particulièrement agréable et donna l'idée à certains de se renseigner sur les stages de voile, ouverts à tous, proposés par la Fondation BELEM, à condition... d'être en bonne forme physique !           Quelques photos ICI

DANS LES ARBRES

Après l'expo "ça déménage" à Cap D'ail, voilà un autre site des Alpes-Maritimes investi par le collectif NO MADE depuis plusieurs années : l'Arboretum de Roure.

Un fidèle des lieux, sculpture de Nicolas LAVARENNE

Régulièrement de nouvelles oeuvres de ces plasticiens sont installées parmi les érables et les conifères pour qu'elles dialoguent avec la Nature, qu'elles soient re-sculptées, modifiées par le soleil, le vent, la neige, la grêle... Ce dimanche avait lieu le "vernissage" des dernières arrivées sur le site.

A tout "vernissage" un happening... "faire son nid..."

En cette belle matinée automnale, nous avons ainsi fait une très agréable visite, pendant plus de deux heures, sur les sentiers du site en compagnie de Michèle RAMIN, la conservatrice de l'Arboretum, et plusieurs artistes du collectif.

La première étape nous a fait admirer la sculpture de Jean-Marie FONDACARO, dont le face-à-face avec le panorama majestueux des sommets voisins était magique, force et fluidité réunies.

Le couronnement du roi Mélèze par Clémence Knaébel, le plastique c'est assez de Nadège Pagès
et les cocons d'Anne-Sophie Viallon

La grande différence par rapport à la visite que j'y avais fait il y a 2 ans (relire ICI), c'est que nous avons eu une présentation de chaque oeuvre et de chaque artiste, faite par Michèle MAGNIN dont nous avons apprécié la passion communicative et l'attention qu'elle porte à chacun de ses protégés.

Des nichoirs à oiseaux de Sally Ducrow, aux cocons à souvenirs d'Anne-Sophie Viallon, en passant par les troncs d'arbres reconstitués de Daniel Van De Velde et la renaissance des branches mortes de Denis Gibelin, on sentait qu'elle appréciait réellement la recherche de chaque artiste dans ce qu'il voulait exprimer...

D'autres photos de la balade ICI où l'on retrouvera quelques installations des 10 dernières années. Qui sait comment les petites dernières évolueront dans les mois à venir....

 

Contact ARBORETUM 04 93 35 00 50 [e-mail] http://www.arboretum-roure.org/

Contacts NO MADE http://www.no-made.eu/

Adresse de l'association : 23 ave Docteur Onimus, 06320 Cap d'Ail. Denis Gibelin [e-mail]  06 09 03 33 83. Krajewicz  Héléna [e-mail]  06 22 04 45 1. Rowlands Rob [e-mail]  06 77 09 06 38

1er JOUR D'AUTOMNE

22 septembre, 1er jour d'automne, grand beau temps pour ce dimanche. Une longue ligne droite bitumée traverse deux champs immenses, un des derniers "vestiges" du temps où cet emplacement était une base militaire avec piste d'atterrissage. Aujourd'hui, c'est le royaume des vélos, rollers et autres passionnés de cerf-volants. 

Après un pique-nique au milieu des installations de jeux d'enfants et des pistes de skate, nous partons pour une balade à travers champs jusqu'à quelques marécages, zone protégée qui longe le bord de mer. 

Le mauve de la végétation y est étonnant... Cette lagune d'eau salée abrite la salicorne, plante halophile qui vire au rouge à cette saison.

http://www.basenaturefrejus.fr/les-activites/decouverte-des-espaces-naturels/ 

Sur la plage voisine, la baignade, un peu fraîche, est interrompue en milieu d'après midi par la brigade orange de la Sécurité Civile... Beaucoup de monde sur les rochers et je suis intriguée par une caméra fish-eye installée dans le sable par un sur-équipé de numériques. Que se prépare-t-il dans la baie ?

Pour fêter le centenaire de la 1ère traversée de la Méditerranée par Roland Garros, diverses manifestations sont prévues dont le passage de la Patrouille de France sur la baie de Fréjus, cette après-midi là. 

Très impressionnant ! la synchronisation, les piqués, les croisements, les figures réalisées et bien-sûr les panaches de fumées tricolores. Aussi très difficile à photographier tellement ça va vite, que de photos avec un grand ciel bleu... vide !  

Fin d'une belle journée, l'automne commence bien... d'autres photos ICI !

http://www.basenaturefrejus.fr/

QUIZZ Qui a peint cette toile ?

Dans la multitude de diaporama, videorama que je reçois par mail et qui m'agace au plus haut point, comme vous, sans doute, il est très rare que j'en ouvre un.

Ils partent régulièrement et directement à la poubelle. Celui-ci est passé à l'as et quand je l'ai regardé, il n'était pas si mal que ça.

Quelques questions pour se rafraîchir la mémoire sur les Arts "classiques".

Pour jouer Cliquez ICI !

 

 

LES FOUS DU LOUP, FESTIVAL POESIE

Du 10 au 13 octobre 2013, se tiendra la deuxième édition du festival de poésie "LES FOUS DU LOUP" organisé par La Voix des Autres et Danger Poésie, dans le village de La Colle s/Loup.

Joutes oratoires, slam, récitals, théâtre, performances poétiques, improvisations, spectacles de rue, musique, expositions, conférences … sont prévus au programme et tout est en entrée libre ! (sauf le banquet final du dimanche soir)

Plusieurs revues de poésie seront représentées sur la place principale ainsi que l'association "Les amis d'André Verdet". Les auteurs et s'entretiendront avec le public et se livreront au jeu des dédicaces. Musiques et Interventions poétiques rythmeront ce marché à ciel ouvert.

Sous la présidence du poète tunisien Tahar Bekri et avec Nadine Lefébure, Didier Manyach, Ghyslaine Leloup, Patrick Quillier, Nicolas Rozier, Sabine Venaruzzo et sa troupe, Christian Deudon, Cristina Castello. Pascal Giovannetti, Dom Corrieras, André Chenet … et de nombreux auteurs des revues La Voix des Autres, Convergences et Les Citadelles...

Tout le programme sur http://lesfousduloup.blogspot.fr/

VUES D'AVION

Dans la série "exploit de l'année" et après les impressions "vues d'en haut" (relire ICI), je n'ai pas honte de dire que j'ai pris l'avion pour la première fois de ma vie ! Comme le ridicule ne tue pas et parce que ce blog, tout de même personnel, me sert aussi de "mémo", je partage ici cette grande première...mdr 

18h30 départ de Roissy-Charles De Gaulle

Grâce (ou à cause, c'est au choix...) à mes séjours professionnels à Paris et des travaux de la SNCF sur le secteur Nice-Marseille, j'ai du prendre l'avion en juin dernier pour la première fois. De cette aventure, je n'ai aucune photo parce que j'avais choisi volontairement une place du côté couloir... Histoire d'être le plus loin possible des hublots et de rester concentrée sur cette allée centrale, pouvant faire office de couloir de bus afin de me persuader que j'allais voyager au raz du sol... Ce n'est qu'au troisième vol, ce début septembre, au retour de Paris, que j'ai réussi à regarder dehors... 

Le hasard faisant bien les choses, ma place près du hublot se situe juste au-dessus de l'aile... donc le regard ne plonge pas directement dans le vide, ça me rassure. Premier coup d'oeil à l'horizontale, droit sur une mer de nuages et le soleil de fin d'après midi...  

Au bout d'un moment, le courage me vient au travers de l'objectif de mon petit appareil-photo... Toute étonnée de m'apercevoir que l'on voit le sol ! Loin sous les brumes basses, des habitations, des routes, des champs... Bêtement, je m'imaginais qu'un avion montait assez haut dans le ciel pour ne plus rien voir en bas ! Tant qu'il n'y a pas de brèves descentes qui font que l'estomac s'affole, tout va bien et le trajet Paris-Nice est relativement court pour qui a tout de même hâte que ça se termine...

 

Au moins une bonne demi-heure avant l'arrivée, le pilote annonce qu'on commence la descente et j'essaie de deviner où nous nous trouvons... Est-ce que je me trompe ? c'est bien la baie de St Tropez au loin...  Heureusement la vision du ciel virant au rose en ce début de soirée me permet, non pas d'oublier, mais au moins de supporter la douleur qui monte dans mes tympans. Chewing-gum, bâillements et anti-inflammatoires n'y font rien...

Enfin voilà un paysage que je reconnais tout de suite. L'île de Saint Honorat au-dessus de laquelle nous volons, je l'avais admirée d'un peu plus près, vue d'hélicoptère... Et au loin dans le crépuscule, la baie des Anges et l'Italie... Incroyable comme le fait d'être l'oeil collé à l'écran de l'appareil-photo permet de réduire mon anxiété...

20h05 piste d'atterrissage aéroport Nice Côte d'Azur

Bonsoir Nice ! Heureuse de retrouver le plancher des vaches et comme on disait dans un vieux clip publicitaire "Je ne referai pas ça tous les jours"...

DES LUCIOLES ET DES VOIX

Une chaude soirée de fin d'été, un musée ouvert en nocturne, une promenade dans le jardin à la française d'un ancien hôtel particulier en plein Paris et l'impression de changer d'époque...

Le Musée RODIN est en pleine restauration et certaines salles sont fermées mais sa façade très joliment éclairée fait ressortir tout son charme 1900. Dans le parc,  c'est un artiste contemporain, Erik SAMAKH, qui était invité cet été à présenter deux installations, l'une visuelle, l'autre auditive.

Enseignant de l'école supérieure d'Art d'Aix en Provence, Erik SAMAKH crée des ambiances pour mettre les sens en éveil. Alors dans ce site dédié à Rodin, à ses sculptures infiniment travaillées, le "brut" de ses grosses pierres naturelles disséminées dans les allées et parterres surprend tout d'abord, dérange le regard du visiteur lorsqu'il embrasse l'harmonie du lieu. Puis, les petites loupiotes s'allument et la magie opère.... "Elles soulignent la douceur et la poésie du jardin, mais dérangent aussi sa perception habituelle et y rendent plus complexe le rapport entre sculpture et espace naturel : le lien se tisse entre les bronzes de Rodin et la mousse des pierres, comme une patine, entre le jardin tout entier et ces petits jardins miniatures, entre la pierre brute du Portugal et les blocs de marbre non finito de Rodin."

Plus surprenante encore "Des voix, les ifs", entre murmures et éclats de rire dans les bosquets prés de la "Porte des enfers" ou des "Bourgeois de Calais". Assise sur un banc pour contempler paisiblement le coucher de soleil sur la coupole des Invalides, j'en ai même sursauté tant l'ambiance était étrange. Qui sont ces gens qui parlent tout bas derrière les rosiers ? Les voix se déplacent, le jardin serait-il habité ?... "L'artiste mêle nouvelles technologies et éléments naturels pour faire agir et réagir hommes et paysages... Mettant à contribution les voix féminines du personnel du musée Rodin, l’artiste utilise comme matière leurs respirations, rires, sourires, chuchotements pour élaborer une création sonore spatialisée. Tout en bouleversant notre perception habituelle des lieux, Erik Samakh vient aussi répondre à sa façon à la matérialité de la sculpture de Rodin, et à son rapport à la figure, au modèle."

Ce soir là, la balade avait commencé par une lecture de poèmes célébrant la Femme, l'union de deux êtres, le tout interprété par Fanny Cottençon et Charles Gonzalès. Ambiance romantique à souhait ! Bien évidemment, la visite du musée m'a fait m'attarder dans la pièce consacrée à Camille CLAUDEL. Toujours le plaisir de revoir "L'âge mur" ou "La Vague". Espérons que la restauration gardera une partie du caractère vieillot mais tellement authentique du bâtiment. Les sculptures y semblent posées là comme il y a plus d'un siècle par ce grand collectionneur qu'était Rodin. 

Même le célèbre "Penseur" paraissait plus concentré sous la lumière des projecteurs et sur fond de tour Eiffel... C'est dire si la visite d'un musée en nocturne permet une découverte complètement différente des lieux.            Album photos ICI

Musée RODIN 79 rue de Varenne, Paris. http://www.musee-rodin.fr Ouvert en nocturne tous les mercredis (23h) jusqu'au 25 septembre 2013. L'expo d'Erik SAMAKH  se poursuit jusqu'au 29 septembre. 

PARIS CLICHES (6)

1ère semaine de septembre, soleil au beau fixe, forte chaleur et deuxième court séjour professionnel à Paris pour cette année. Toujours le plaisir de découvrir, voir et revoir les sites connus, jouer les touristes encore une fois...

Arrivée un lundi soir tard, direction la Seine que j'ai besoin de voir, à chaque voyage, pour me persuader d'être à Paris, comme certains ont besoin d'aller au bord de la Méditerranée pour être sûrs d'être dans le Sud. Erreur de station de métro et je me retrouve en plein Champs Elysées... Pourquoi pas monter jusqu'à l'Arc de Triomphe... 22h beaucoup de touristes de toutes nationalités sous ce monument créé du temps de Napoléon et trônant sur une place aux douze avenues.

Les Champs Elysées sont pavoisés aux couleurs franco-allemandes en prévision de la visite des présidents respectifs à Oradour... Petit spectacle de danse orientale par quelques jeunes au milieu des badauds... Une Lamborghini garée en coin de rue, à louer 89€ pour quelques minutes... Et les vitrines toujours aussi clinquantes...

Deux jours plus tard, fin d'après midi, circulation bloquée du côté du pont Napoléon III, piétons et voitures, pour le passage d'un convoi officiel, sifflets, sirènes et giro-phares à fond, suite de la visite officielle... Sur la rive gauche, dans les douves des Invalides, une exposition de photographies raconte les "exploits" de l'armée française, ironique contraste entre ces équipements ultra sophistiqués et les canons XVIIIème, prises de guerre aux ennemis turques...  

Une autre soirée de balade m'amène à St Germain des Près au moment où les after hours remplissent les terrasses. Dans les passages typiques entre deux rues, on y découvre des brasseries très anciennes et d'autres qui s'en donnent l'air mais n'ont pas la chanson... certaines originales, comme cette "poissonnerie" devenue "boissonnerie", d'autres beaucoup plus "bon chic, bon genre"... 

L'occasion aussi de flaner devant les vitrines de galeries d'Art. Quai Voltaire, celle de la Galerie Chevalier, spécialisée dans les tapisseries et tapis, me fait m'arrêter devant les animaux en patchwork de canevas de Frédérique Morrel.  Dans la rue de Seine, j'ai l'agréable surprise de retrouver "La grande pirouette", sculpture de Nicolas LAVARENNE, en exposition chez SPARTS.

Inévitables clichés que ceux de Paris la nuit ! Un saxophoniste sur un trottoir près des Invalides, l'Arche de La Défense au loin lorsque j'étais sous l'Arc de Triomphe, une citation remarquée du côté du Trocadéro et bien évidemment la Tour Eiffel avec sa foule de touristes qui piétinent devant les caisses, même à 10h du soir... 

La Seine, ses ponts, ses bateaux et les reflets des éclairages à la couleur particulièrement dorée... La Tour Montparnasse finement dessinée de bleu... Plus clichés, tu meurs ! 

TROIS ARTISTES BELGES

Sur la route de la Fondation Maeght pour visiter l'une des expos incontournables de l'été... nous avons quand même fait une pause à la Galerie Guy Pieters récemment rouverte et ce fût surprenant, même un peu dérangeant...

Dés l'entrée, "Protected Paradise", l'installation vivante créée par Koen VANMECHELEN, m'a sauté aux yeux, façon attraction-répulsion. Une immense volière avec des vautours qui déchiquètent tranquillement des poussins fait face à un énorme pan de mur recouvert de portraits géants de coqs tandis que des sacs de ballons jaunes pendent par grappes du plafond, une main ouverte posée sur sol passe inaperçue... Je n'ai pas pu rentrer dans cette salle tellement j'ai été saisie... j'ai préféré lire le texte de l'artiste. Là, aucun problème, tout se met en place et l'illustration de son propos par l'installation devient évidente !

"L’installation illustre l’évolution en progrès. Un prédateur perché sur l’arbre de la Vie contemple des générations de poules (portraits) et leur fruit pendus au plafond. Tous trois sont comme figés. Le vautour est en cage, les poules sont immortalisées dans un portrait, les embryons (jaunes d’œuf) sont suspendus dans un filet. Le poussin dans la paume attend sa libération et le commencement de l’Histoire. Alors seulement l’œuf pourra sortir. Protected Paradise est un aperçu Ballardien selon lequel la violence et la mort sont les forces pulsatrices de l’histoire et font évoluer les espèces. Vivre, c’est manger et être mangé. Etre prédateur et proie en même temps. Ignorer ce procès presque Hégélien conduit à la fin de l’histoire. En d’autres termes, la création de paradis protégés est un acte suicidaire".

Deuxième salle, au premier abord beaucoup plus sereine... mais il ne faut pas se fier aux apparences surtout lorsqu'il s'agit d'oeuvres de Jan FABRE ! De grands tableaux vert brillant, dans lesquels des formes semblent jouer avec la lumière, attirent l'oeil. On apprécie le dessin, l'équilibre des lignes, un coup d'oeil à l'un des cartouches "Tribute to belgian Congo" nous laisse perplexes... Alors on s'approche et on se demande de quel matériau il s'agit... De millions de carapaces de scarabées ! Là aussi, l'explication du travail de l'artiste permet de tout remettre en place : "JAN FABRE, influencé et fasciné par les travaux de Jean-Henri Fabre, l'entomologiste français, développe une observation et une analyse du monde des insectes appliquée à des thèmes de prédilection comme la métamorphose et les effets du passage du temps sur l’être vivant... "le coléoptère est la connotation symbolique de la métamorphose : la métamorphose culturelle forcée de la population congolaise, mais aussi la métamorphose douloureuse mais courageuse vers l’indépendance. Mais l’éclat vert des coléoptères (bijou dendroctone) peut aussi faire penser aux richesses pillées du Congo, ou à ces mystérieuses forêts tropicales vertes et étendues."  

Dans le jardin de la Galerie Guy PIETERS, on retrouve une oeuvre monumentale de Jan FABRE, "Searching for Utopia", une tortue de mer géante chevauchée par l'artiste qui fixe droit devant lui... en quête des années perdues derrière l'horizon...

Tandis qu'à l'entrée de la galerie, c'est un engin de chantier du style caterpillar revu façon gothique par Win DELVOYE qui me rappelle instantanément l'expo de cet artiste au Mamac en 2010. De taille beaucoup plus réduite, sa cathédrale en dentelle d'acier aux vitraux radiographiques m'avait marquée... " Delvoye crée au laser des sculptures en acier surdimensionnées d'objets de construction, personnalisées selon le style baroque flamand du XVIIème siècle. Ses sculptures en acier utilisent des ornements et détails de l'architecture gothique afin de créer des objets tels que des rochers géants ou des bétonneuses. Ces structures juxtaposent « art médiéval et filigrane gothique ». Il réunit la force lourde et brute des machines contemporaines et le délicat travail associé à l'architecture gothique."

Repenser à cette expo de 2010 me fait souvenir que Win DELVOYE était aussi critiqué pour ses cochons tatoués...   Poules, vautours, scarabées, cochons... Etonnant comme ces trois artistes belges utilisent des animaux ou des insectes qu'ils intègrent à leurs créations...   

L'expo Koen VANMECHELEN, Jan FABRE et Win DELVOYE se termine le 15 septembre.

Galerie Guy Pieters, Chemin des Trious, 06570 ST PAUL DE VENCE Tél [phone], ouvert tous les jours de 10h à 18h, fermé le mardi du 15 novembre au 15 février.

L'EVENEMENT MATISSE

"UN ETE POUR MATISSE" a été l'expo phare de la saison.... Difficile d'y échapper puisque huit des douze musées niçois participaient à l'événement estival. Quelques impressions donc sur les différents sites visités. 

"Les abeilles" revisitées par le collectif KKF/Keskon Fabrique
(tomettes niçoises, terre cuite, verre, métal)

Le premier est bien évidemment le Musée Matisse à Cimiez, celui qui fête ses 50 ans d'existence, celui qui met en lumière l'importance de la musique qu'il pratiquait en violoniste...  pour qu'il lui reste cette émotion s'il venait à perdre la vue...

Musée CHERET, celui des Beaux-Arts, celui qui explique comment Matisse a appris, auprès de Gustave Moreau, à maîtriser les bases, à trouver en lui-même la matière pour ensuite se libérer des règles établies.

Installation Paola Risoli

Le Mamac, celui où certains artistes contemporains témoignent de tout ce que Matisse à apporter à leur propre travail, à leur propre vision de l'Art, tandis que d'autres ré-interprétent ses thèmes. Bizarrement cela m'a rappelé une expo hommage à Renoir à la Maison des Artistes de Cagnes il y a quelques années. Le sujet donné aux participants était : "Si Renoir vivait en 2008...".

Au Palais Lascaris, la "musique Négre", comme l'appelait l'épouse du peintre, est à l'honneur et surtout le parallèle entre ses rythmes et ceux de la peinture du Maître. Une installation multimédia de Michel Redolfi, inspirée des gouaches découpées de Jazz d’Henri Matisse, propose aux visiteurs une immersion sensorielle grâce à un "fauteuil Matisse" qui émet des ondes porteuses.... Au travers de l'histoire du Jazz, l'exposition rappelle aussi que c'est à Nice, en 1948, qu'a été créé le 1er Festival International de musique de Jazz.  

série "Après tout" Amaury da Cunha 

Quant au musée d'archéologie à Cimiez, grâce à des photos et videos d'artistes, il fait la liaison entre les thermes romains tout proches et l'oeuvre "La piscine" d'Henri Matisse, nouvellement installée au Musée Matisse voisin. "Les photographies de Franco Fontana, Edward Curtis, Lucien Clergue, Paul Louis, Lionel Bouffier, Michel François, ou celles d’Amaury da Cunha permettent d’accéder à la variabilité du regard que l’artiste peut poser sur le lieu “piscine” et sur son occupation par l’être humain, alors que les séries de Marie-Paule Nègre ou Catherine Larré tendent à interroger la fluidité, la déformation et la plasticité des corps dans l’eau." 

Brassaï, Matisse dans son atelier en 1939

Gros coup de coeur pour le volet présenté au Théâtre de la Photographie et de l'Image, "Femmes, muses et modèles. Une rencontre entre les sculptures de Matisse et la collection de photographies d'Amedeo M. Turello, lui-même photographe de mode. "Des représentations de la femme, de tout temps et de toute époque, à la fois inspiratrice et modèle, naturelle ou mise en scène, qui permettent, au travers de ces images, de reconstituer toute une frange de l’histoire de la photographie et de l’évolution de la femme, de sa condition et de son image, allant du pictorialisme à nos jours."... Parmi les artistes présentés, on compte les plus grands noms de la photographie : Edward Steichen, Cecil Beaton, Frantisek Drtitkol, André Kertesz, Bettina Rheims, Cindy Sherman, Edouard Boubat, Eikoh Hosoe, Henri Cartier-Bresson, Helmut Newton, Jacques-Henri Lartigue, Josef Sudek, Jeanloup Sieff, Robert Mapplethorpe ...   

"La baie de Cannes", Pablo Picasso

Mis à part la Galerie des Ponchettes qui présentait des affiches, j'ai fait le tour des sites et terminé par le Musée Masséna où le choix du thème s'est porté sur le palmier... de la chronologie de l'arrivée de ce végétal sur la Côte d'Azur à la symbolique de la palme depuis l'antiquité dans les Arts... Instructif, très varié au regard des oeuvres présentées mais moins passionnant par rapport à Matisse.

L'impression globale est de toute façon très positive, ne serait-ce que pour les toiles prêtées notamment par le Centre Pompidou, le Château de Versailles, le Musée d’Orsay, le Musée national Gustave Moreau, le Museum of Modern Art de New York, la National Gallery of Art de Washington, le Philadelphia Museum of Art et le Andy Warhol Museum, ce qui justifiait largement le pass de 10€ au lieu de la gratuité habituelle des musées niçois, seul bémol le délai un peu court (7 jours) pour l'utiliser.

"Un été pour Matisse" est visible jusqu'au 23 septembre. Celle du Mamac "Bonjour Monsieur Matisse, Rencontre(s) !" se poursuivra jusqu'au 24 novembre.  http://matisse2013.nice.fr/